PALO ALTO/WASHINGTON, 5 mai (Reuters) - L'approche du référendum au Royaume-Uni sur le maintien ou non du pays dans l'Union européenne sera susceptible d'influer sur les délibérations de la Réserve fédérale américaine lors de sa prochaine réunion de politique monétaire en juin, ont dit jeudi plusieurs de ses responsables.

Le référendum sur un éventuel "Brexit" interviendra le 23 juin, moins de dix jours après la réunion de la Fed programmée les 14 et 15 juin.

"Il est clair que si on s'achemine vers ce résultat, il y aura des réactions de marché dont on devra tenir compte, s'agissant de l'impact pour l'économie américaine et ses perspectives", a déclaré à Reuters John Williams, le président de la Fed de San Francisco, en marge d'une conférence sur la politique monétaire organisée par l'Université de Stanford.

Présent à la même conférence, son collègue de la Fed d'Atlanta, Dennis Lockhart, a lui aussi reconnu qu'il faudrait suivre de près les réactions suscitées par le référendum. "Il est possible qu'il y ait un regain de volatilité sur les marchés", a-t-il dit à la chaîne CNBC.

La Fed a relevé ses taux en décembre pour la première fois en près de dix ans mais a depuis observé un strict statu quo, dans un contexte d'incertitudes à l'international.

James Bullard, le président de la Fed St. Louis, s'est montré plus confiant en estimant que les tensions allaient en s'apaisant.

"Les influences internationales (...) semblent diminuer d'intensité en ce premier semestre 2016", a-t-il dit lors d'un discours prononcé à Santa Barbara, non loin de Stanford où il a ensuite été rejoindre ses collègues.

Sur le Brexit même, il a souligné qu'un éventuel vote en faveur de la sortie de l'UE serait suivi par une "longue période de négociations", sous-entendant qu'il n'y aurait pas de bouleversement majeur à court terme.

Malgré l'inquiétude autour du Brexit, John Williams a jugé "raisonnable" qu'il y ait deux ou trois hausses de taux cette année alors que les marchés n'en anticipent qu'une seule.

James Bullard, lui, a reconnu devant des journalistes qu'il existait un "écart assez important" dans les anticipations sur les taux qui rendait difficile tout pronostic précis. (Ann Saphir et Lindsay Dunsmuir, Véronique Tison pour le service français)