WASHINGTON, 7 juillet (Reuters) - L'économie américaine continue à créer des emplois et à croître à un rythme soutenu, avec un bon niveau de confiance des investisseurs et des consommateurs et des signaux modérés de risque sur les marchés financiers, lit-on dans le rapport semestriel de politique monétaire de la Réserve fédérale au Congrès publié vendredi.

Avec des marchés d'actions à des niveaux record et des conditions de taux et de crédit encore très accommodantes, le rapport de la Fed s'est surtout attaché à la question de savoir si le système financier et les marchés obligataires représentaient ou non une menace pour la croissance du pays.

La réponse est négative pour le moment, a jugé la banque centrale américaine, notant l'absence de signes de crise de liquidité pour le financement des entreprises et sur les autres marchés obligataires, et d'indications selon lesquelles la hausse de la valorisation des actifs pourrait poser problème.

"Les vulnérabilités dans le système financier américain restent, dans l'ensemble, modérées", a conclu le rapport, présenté au Congrès au nom du Conseil des gouverneurs de la Fed. "Les pressions à la hausse sur les valorisations d'un ensemble d'actifs et plusieurs indicateurs de l'appétit des investisseurs pour le risque ont encore augmenté (...) Toutefois, ces évolutions sur les marchés d'actifs n'ont pas été accompagnées d'une augmentation de l'effet de levier (dette)."

L'association d'une hausse de la valeur des actifs et d'une augmentation du taux d'endettement est considérée comme étant particulièrement toxique pour l'économie, indiquant que les investisseurs financent leurs placements avec de l'endettement, ce qui les met en position difficile pour rembourser cette dette en cas de retournement à la baisse des marchés.

Ce rapport a été présenté quelques jours avant les discours de la présidente de la Fed, Janet Yellen, prévus mercredi et jeudi, devant les commissions des services financiers de la Chambre des représentants et du Sénat.

Tout en se montrant confiante concernant l'évolution des grands paramètres de l'économie américaine, la banque centrale a toutefois noté que la faible croissance de la productivité pourrait devenir "la nouvelle norme" et être l'une des raisons pour lesquelles la croissance des salaires reste faible. (Howard Schneider et Lindsay Dunsmuir; Juliette Rouillon pour le service français, édité par Patrick Vignal)