Dans un discours prononcé à la Chambre de commerce de Providence, dans l'Etat de Rhode Island, elle ajoute s'attendre à une amélioration des indicateurs économiques après un ralentissement du à des "facteurs transitoires" et imputable pour partie à un "bruit statistique".

Tout en expliquant que les perspectives économiques restent très incertaines, et évoquant également une inflation qui ne parvient pas à se redresser, Janet Yellen observe que reporter le resserrement de la politique monétaire jusqu'à ce que l'emploi et l'inflation atteignent les objectifs que s'est fixés la banque centrale reviendrait à prendre le risque d'une surchauffe économique.

"Pour cette raison, si l'économie continue de s'améliorer comme je le prévois, je pense qu'il sera approprié à un moment donné cette année de faire le premier pas en relevant l'objectif du taux des fonds fédéraux", amorçant ainsi la normalisation de la politique monétaire, dit-elle.

Dans un discours remontant à mars, Yellen laissait entendre que la Fed relèverait sans doute les taux cette année, tout en précisant que l'institut d'émission pourrait être amené à temporiser si l'inflation et les revalorisations salariales n'évoluaient pas suivant ses prévisions.

Son discours paraissait plus assuré vendredi, elle-même et d'autres responsables de la Fed s'employant dans les faits à rapprocher les vues de cette dernière et celles du marché.

La plupart des économistes voient une remontée des taux en septembre mais les traders des marchés de futures s'en tiennent eux à décembre.

A la veille d'un week-end de trois jours aux Etats-Unis, les rendements des Treasuries ont monté après les déclarations de Yellen, tandis que les futures de taux courts ont aggravé leurs pertes et que Wall Street n'a guère réagi, terminant sur de faibles pertes.

"C'est sans doute la remontée la plus téléphonée depuis longtemps", a dit Bruce Zaro, stratège chez Bolton Global Asset Management. "Je crois qu'elle (la Fed) se préoccupe de la réaction des marchés, elle ne veut pas d'une période de volatilité qui pousse le marché à réagir à la manière d'un krach".

Janet Yellen a également tenu des propos au ton accommodant familier, jugeant par exemple que "la rythme globalement décevant auquel les salaires augmentent... laisse penser que le marché du travail n'est pas complètement rétabli".

Pour ce qui concerne l'inflation, les progrès sont moins nets mais, a poursuit-elle, la Fed pense qu'elle progressera vers l'objectif de 2% avec le rebond des cours pétroliers et avec la dissipation d'autres éléments momentanés.

"Avec la dissipation des vents contraires... l'économie américaine semble bien partie pour la croissance", poursuit Janet Yellen, ajoutant qu'une fois lancé le cycle de durcissement monétaire, celui-ci sera sans doute progressif, comme elle l'avait dit en mars.

Elle observe enfin que le moment choisi pour remonter les taux dépendra des indicateurs économiques à venir. "Yellen pense que l'économie va mieux et que la Fed augmentera les taux cette année", constate Wayne Kaufman, analyste de Phoenix Financial Services. "Il suffit juste d'attendre les bons indicateurs pour ce faire".

Une hausse des taux serait la première décidée par la Fed depuis près de 10 ans, la dernière remontant à juin 2006.

(Marc Angrand et Wilfrid Exbrayat pour le service français)

par Michael Flaherty et Jonathan Spicer