PARIS, 27 juillet (Reuters) - François Hollande a déclaré lundi soir que la France jugerait le comportement de l'Iran à l'aune de l'accueil réservé à Laurent Fabius par Téhéran, où le ministre français des Affaires étrangères est attendu mercredi.

Depuis l'annonce de cette visite, les conservateurs iraniens n'ont de cesse de critiquer la sévérité de Paris et du chef de la diplomatie française durant les négociations internationales qui ont conduit à l'accord du 14 juillet limitant les activités nucléaires de l'Iran.

Cet accord, qui doit encore être ratifié par le Congrès américain, vise à permettre une levée des sanctions internationales contre l'Iran.

"Les critiques contre Fabius s'adressent à la France. Laurent Fabius, c'est la France", a déclaré François Hollande lors d'un dîner avec près d'une centaine de journalistes de la presse présidentielle.

La visite du chef de la diplomatie française sera la première en Iran depuis celle de Dominique de Villepin en 2003.

"Laurent Fabius a été envoyé par le président de la République, par moi-même en Iran, et les Iraniens ont accepté de le recevoir", a poursuivi François Hollande. "Et la manière avec laquelle il sera accueilli sera pour nous aussi une évaluation du comportement de l'Iran."

Aux yeux du président français, il est "très important que l'Iran fasse la démonstration qu'il y a le temps de la négociation, et nous avons été fermes, et le temps du dialogue."

"Nous ne considérons pas que les questions économiques ou commerciales devraient avoir pour conséquences d'en rabattre sur nos principes politiques", a-t-il insisté.

L'accord passé avec l'Iran doit selon lui influer sur le règlement des crises de la région.

"L'Iran doit être un pays qui apporte des solutions", a-t-il estimé, citant le Liban, la Syrie, le Yémen et Bahreïn.

François Hollande, qui ira au Liban "dans les prochains mois", a réaffirmé que la France n'entendait toujours pas intervenir militairement en Syrie, sous quelque forme que ce soit.

Il a en revanche dit avoir invité la Turquie, qui bombarde à la fois les forces de l'Etat islamique et celles des kurdes, "à faire attention à ne pas confondre les cibles". (Elizabeth Pineau et Emmanuel Jarry, édité par Nicolas Delame)