BRUXELLES, 24 octobre (Reuters) - La France fait les réformes nécessaires pour réduire son déficit mais entend user de toutes les flexibilités prévues par les traités européens pour doper la croissance économique, a déclaré vendredi François Hollande.

A l'issue d'une réunion des dirigeants de la zone euro à Bruxelles, le président français a ajouté que Paris répondrait d'ici la fin de semaine à la demande d'explication adressée par la Commission sur son projet de budget pour 2015.

"Nous considérons que nous avons fait ce que nous avions à faire, poursuivre la réduction du déficit structurel, faire 21 milliards d'économies, mener des réformes structurelles tout à fait significatives, muscler davantage notre économie avec le pacte de responsabilité", a-t-il dit à la presse.

"La France veut préserver toutes les conditions pour la croissance, respecter les traités, et les respecter avec le maximum de flexibilités qui sont permises par ces traités", a-t-il ajouté.

"Les explications et détails que nous fournirons permettront de faire comprendre à la Commission que nous respectons les traités en préservant, parce que c'est ça l'essentiel, la croissance et l'emploi."

A quelques jours de l'avis de la Commission européenne sur le projet de budget 2015, François Hollande avait réaffirmé dans la nuit de jeudi à vendredi que la France ne ferait pas plus que les 21 milliards d'euros d'économies prévues l'an prochain.

Il avait ajouté que des moyens pouvaient cependant être trouvés pour réduire davantage le déficit structurel, qui gomme l'impact de la conjoncture, évoquant des façons de "mieux calculer certaines dépenses".

"21 milliards d'euros d'économies, c'est ce qu'on a présenté au Parlement, on doit en rester là", avait-il déclaré. "On n'ira pas au-delà."

Comme quatre autres pays, dont l'Italie et l'Autriche, la France a reçu une demande d'explication de la Commission européenne, à laquelle elle répondra "à la fin de la semaine", a dit François Hollande.

Dans ce courrier publié vendredi par le site Mediapart, la Commission demande à la France d'expliquer pourquoi elle ne tiendra pas ses engagements budgétaires pour l'an prochain et comment elle compte respecter ses obligations au regard des traités.

La Commission devrait s'exprimer le 29 octobre si elle constate encore que la France ne tient pas ses engagements. Dans le cas contraire, elle donnera son appréciation à la mi-novembre.

Au lieu de réduire le déficit public à 3% du PIB l'an prochain comme elle s'était engagée à le faire, la France prévoit désormais qu'il atteindra 4,3% et que son déficit structurel sera réduit de 0,2 point au lieu de 0,8. (Jean-Baptiste Vey, avec Ingrid Melander et Grégory Blachier à Paris, édité par Yves Clarisse)