PARIS, 12 décembre (Reuters) - Le chef de la diplomatie française, qui a déjà dénoncé la "tentation hégémonique" de l'Iran au Moyen-Orient, rejette la perspective d'un "axe de la Méditerranée à Téhéran".

L'Iran chiite accuse Paris de porter un regard "partial" sur son influence dans les crises régionales et l'accuse d'"ingérence" pour avoir demandé une révision de son programme balistique.

"La présence iranienne et la volonté iranienne de faire un axe de la Méditerranée à Téhéran, non", a insisté Jean-Yves Le Drian dans le cadre d'une émission sur la Syrie de Bachar al Assad diffusée mardi soir sur France 2.

La Syrie, a-t-il poursuivi, doit se reconstruire via "une nouvelle Constitution qui puisse permettre ensuite sa validation par des élections". Une Syrie souveraine, "c'est-à-dire indépendante des pressions, des présences d'autres pays. Je pense en particulier à l'Iran", a dit le ministre des Affaires étrangères.

Outre l'appui déterminant de la Russie, le régime syrien, a-t-il rappelé, bénéficie du soutien de l'Iran qui "apporte aussi ses milices, soutient le Hezbollah qui a contribué à la victoire de Deir ez-Zor."

Pour Jean-Yves Le Drian, la Russie et l'Iran, acteurs "essentiels" du conflit, doivent mettre "leur poids pour aboutir à une solution politique avec les autres membres du Conseil de sécurité" de l'Onu.

"Si on peut convoquer Bachar al Assad à Sotchi (Vladimir Poutine a reçu le dirigeant syrien le 20 novembre dans cette ville russe-NDLR), on peut lui dire aussi d'arrêter (de bombarder) et de permettre à ce que l'aide humanitaire puisse être accessible à tous", a insisté le ministre français.

Le président russe, a-t-il estimé, "aurait intérêt à lâcher Bachar al Assad" parce qu'il s'est allié "avec un homme coupable d'une telle barbarie, qui à un moment donné devra en rendre compte devant la justice." (Sophie Louet, édité par John Irish)