"J'espère fortement que nous pourrons finaliser bientôt Bâle III (...) mais nous n'en sommes pas encore là", a déclaré le banquier central à Washington.

"Nous avons besoin d'un accord équitable qui s'applique à toutes les juridictions dans toutes ses composantes (...) et cet accord doit être cohérent", a-t-il dit.

L'accord, a-t-il poursuivi, doit être fondé sur des modèles internes "sérieusement vérifiés". Ces modèles internes utilisés par les grandes banques pour calculer leurs prises de risques sont un des principaux points d'achoppement des négociations dites de Bâle III.

S'exprimant aux côtés du gouverneur de la BdF, Stefan Ingves, le président du comité de Bâle, a affirmé que le dernier obstacle restant à surmonter concernait la définition du plancher ("floor") des approches de modèles internes par rapport aux approches standard, autrement dit de combien les exigences de fonds propres basées sur les propres modèles de risque des banques pourront dévier du calcul standard.

Les régulateurs américains sont favorables à un niveau minimum de fonds propres requis à 75% de l'exigence standard, quand les Européens plaident pour 70% en mettant en avant la qualité de leurs modèles internes. Un compromis à 72,5% a été suggéré lors des négociations de la semaine dernière, selon des sources.

Le comité de Bâle, qui rassemble les autorités de régulation financière d'une trentaine de pays, s'est fixé pour objectif de prévenir l'éclatement de nouvelles crises après celle de 2008 en mettant en place des normes prudentielles plus sévères. La réforme du cadre réglementaire de Bâle III ne s'appliquera pas avant la prochaine décennie.

(Balazs Koranyi, Véronique Tison pour le service français)