Les pertes dues aux catastrophes liées aux conditions météorologiques sont en augmentation, provoquant d’importantes pertes en vies humaines et des dommages économiques, et conduisant souvent à des difficultés économiques considérables pour les individus et à des coûts énormes pour les contribuables. Aujourd’hui, la réassurance et l’assurance (« assurance ») est reconnue comme faisant partie de tout plan complet de réduction stratégique des risques de catastrophe des gouvernements et des organisations internationales. Mais, d’après un rapport publié aujourd’hui par le groupe de réflexion international du secteur de l’assurance, la Geneva Association, il reste des obstacles qui doivent être surmontés pour capturer pleinement le potentiel du secteur.

Dans le rapport, intitulé An Integrated Approach to Managing Extreme Events and Climate Risks – towards a concerted public private approach, la Geneva Association donne un aperçu des causes et effets des risques sociaux et économiques accrus, analyse les obstacles et opportunités pour réaliser pleinement le potentiel du secteur de l’assurance et cartographie le paysage des parties prenantes et leurs rôles. Le rapport fournit des recommandations concrètes sur la manière de tirer profit et d’élargir davantage les contributions du secteur de l’assurance pour construire une résilience économique par rapport aux risques climatiques et d’événements extrêmes.

Anna Maria D’Hulster, secrétaire générale de la Geneva Association, a déclaré : « Le secteur de l’assurance fait déjà une réelle différence pour les individus et les gouvernements en réduisant l’impact des événements extrêmes par le biais de mécanismes de gestion et de transfert du risque. Cependant, il reste une opportunité immense et non réalisée de réduire davantage les impacts du risque de catastrophe si les secteurs public et privé peuvent exploiter plus efficacement les contributions potentielles du secteur de l’assurance. Face aux pertes croissantes en termes humains et économiques, il est impératif que ces opportunités se concrétisent. »

Au cours des 35 dernières années, nous avons observé une tendance de pertes économiques croissantes résultant de catastrophes liées aux conditions météorologiques. Durant la période 1980-2015, NatCatSERVICE de Munich Re a identifié 15 700 événements de pertes dues aux catastrophes (Munich Re, 2016). Parmi ceux-ci, 91 pour cent ont été provoqués par des conditions météorologiques extrêmes (événements météorologiques, hydrologiques et climatologiques). Selon Swiss Re (2014), plus de 130 millions de personnes sont directement exposées à ces périls rien que dans les cinq plus importantes régions urbaines d’Asie (Manille, delta de la rivière Pearl, Jakarta, Calcutta et Shanghai).

La vulnérabilité des infrastructures vitales (par ex. pour l’énergie, l’alimentation et l’agriculture, l’eau, les transports et la santé) et la résilience des systèmes urbains et des mégalopoles aux événements chocs comme les catastrophes naturelles est devenue une préoccupation majeure pour de nombreux gouvernements. Par exemple, la destruction, les perturbations ou les interruptions des infrastructure vitales pourraient conduire à des effets en cascade dans divers secteurs et parfois au-delà des frontières, causant des dommages significatifs à la santé et au bien-être financier de la population et exerçant d’importants impacts économiques directs et indirects.

Les gouvernements sont au cœur du problème avec de multiple rôles : créer des environnements favorables (de bons cadres réglementaires et politiques) ; créer les fondements institutionnels permettant une planification et une budgétisation plus coordonnées des investissements pour la préparation et la prévention des risques dans les diverses couches gouvernementales ; prendre en charge la collecte systématique des données sur les dangers et de nature socio-économique comme base pour la compréhension des risques ; et investir dans le développement de la conscience sociétale vis-à-vis des événements extrêmes et des risques climatiques ainsi que dans la manière de les gérer.

Les mécanismes d’assurance basés sur le marché non seulement contribuent au partage et au transfert des risques, mais ils encouragent également un comportement plus soucieux des risques. L’étude a révélé que les pays avec une forte pénétration de la couverture d’assurance contre les catastrophes basée sur le marché se redressent plus vite des impacts financiers des événements extrêmes. Von Peter et al. (2012) montre que c’est la partie non assurée des pertes liées aux catastrophes qui conduit aux coûts macroéconomiques, tandis que les catastrophes bien assurées peuvent être sans conséquence voire même positives pour l’activité économique. Par exemple, une étude de Lloyd’s (Cebr, 2012) révèle qu’une hausse d’un point de pourcentage de la pénétration de l’assurance peut réduire la charge sur le contribuable de 22 pour cent.

Le secteur de l’assurance peut aider à concevoir et lancer des solutions pertinentes et innovantes de transfert du risque en réponse aux risques connus, en particulier dans les régions où l’assurance n’en est encore qu’à ses balbutiements. Parmi les exemples, on peut citer le soutien de réassureurs à des programmes régionaux innovants de mutualisation du risque souverain comme le Mécanisme d'assurance contre les risques liés aux catastrophes dans les Caraïbes (CCRIF), l’African Risk Capacity (ARC) et l'Initiative d'évaluation et de financement des risques de catastrophe dans le Pacifique (PCRAFI) ou la structuration d’obligations « catastrophe » pour le compte d’émetteurs souverains, comme ce fût le cas après l’ouragan Sandy à New York. Au-delà de ces exemples, le secteur peut partager ses vastes connaissances des risques et son expertise dans la tarification des risques, ses recherches et connaissances en matière de mesures préventives et sa capacité à régler les sinistres plus rapidement et plus efficacement.

Toutefois, afin de faire le meilleur usage du partage et du transfert des risques aujourd’hui et à plus long terme, l’assurance doit être intégrée dans toute approche nationale et internationale intégrée de gestion et d’adaptation au risque abordant les sources sous-jacentes des risques. Un alignement stratégique des priorités et de la coopération au niveau sectoriel, conjointement avec des partenariats efficaces avec le secteur public, la communauté scientifique, les OIG et les ONG, sont essentiels pour une mise en œuvre fructueuse.

Par conséquent, la Geneva Association formule quatre recommandations clés dans son rapport qui permettront aux initiatives internationale et nationales de réduction des risques de catastrophe d’obtenir de meilleurs résultats :

1. Accroître la sensibilisation aux avantages socio-économiques d’une approche intégrée de la gestion des risques de catastrophe et climatiques grâce à la documentation et au partage des bonnes pratiques

2. Exploiter l’expertise du secteur de la (ré)assurance en matière de connaissance des risques et de modélisation des risques et développer la prochaine génération de modèles prévisionnels sur le risque de catastrophe

3. Impliquer le secteur de l’assurance dans l’amélioration de la résilience des infrastructures vitales

4. Employer des solutions d’assurance pour améliorer la résilience des mégalopoles et des systèmes urbains

FIN

Une copie du rapport est disponible sur le site Internet de la Geneva Association à l’adresse :

www.genevaassociation.org/media/952146/20160908_Ecoben20_FINAL.pdf

Un résumé du rapport est disponible sur le site Internet de la Geneva Association à l’adresse :

https://www.genevaassociation.org/media/952149/20160909_ecoben4_final.pdf

Le texte du communiqué issu d’une traduction ne doit d’aucune manière être considéré comme officiel. La seule version du communiqué qui fasse foi est celle du communiqué dans sa langue d’origine. La traduction devra toujours être confrontée au texte source, qui fera jurisprudence.