Après quatre mois de discussions avec ses créanciers de la zone euro et du Fonds monétaire international, le gouvernement de la gauche radicale d'Alexis Tsipras est toujours à la recherche d'un accord qui permettrait de débloquer 7,2 milliards d'euros d'aides encore dues à la Grèce dans le cadre du plan de sauvetage européen, ce qui lui permettrait d'éviter la faillite.

La Grèce doit rembourser quatre prêts d'un total de 1,6 milliard d'euros au Fonds monétaire international (FMI) le mois prochain. Le premier paiement doit être effectué le 5 juin.

Athènes a l'argent pour payer les salaires mensuels de ses fonctionnaires ainsi que les pensions cette semaine, a déclaré le porte-parole du gouvernement Gabriel Sakellaridis lors d'une conférence de presse. Il a toutefois été moins clair quand il a été interrogé sur le paiement du 5 juin, se bornant à réaffirmer la position officielle du gouvernement, à savoir qu'il a la responsabilité de payer tout ce qu'il doit.

"Sur la base des problèmes de liquidité que nous avons, il y a une nécessité impérieuse pour nous et pour la zone euro d'avoir un accord aussitôt que possible", a déclaré Gabriel Sakellaridis. "Nous paierons ce que nous devons dans la mesure où nous sommes capables de payer. C'est de la responsabilité du gouvernement d'être en mesure d'honorer toutes ses obligations."

Il a démenti les informations selon lesquelles le gouvernement envisageait de payer les quatre échéances dues au FMI en une seule fois.

Plusieurs membres du gouvernement, et notamment le ministre de l'Intérieur Nikos Voutsis, ont dit ouvertement que l'Etat n'avait pas les moyens de rembourser le FMI et que la priorité devait être de payer les fonctionnaires et les retraités.

"Nous n'avons pas l'argent. Nous ne paierons pas. C'est aussi simple que cela", a déclaré lundi à la télévision grecque le vice-ministre des Affaires étrangères, Nikos Chountis, qui a la charge des affaires européennes.

Les autorités grecques ont fréquemment menacé de faire défaut ces dernières semaines, en disant que le pays n'avait pas les liquidités nécessaires. Certains responsables de la zone euro ont estimé qu'il s'agissait là d'une stratégie de négociation pour faire pression sur les créanciers et qu'ils accordent une aide.

Les discussions, menées avec la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le FMI sur les réformes à mener en contrepartie du déblocage des 7,2 milliards d'euros, ont notamment achoppé sur la question des retraites et de la réforme du marché du travail, ainsi que sur une hausse de la TVA.

Gabriel Sakellaridis a démenti les informations selon lesquelles le gouvernement étudiait la possibilité d'une extension de son plan de sauvetage qui expire en juin ou que l'idée lui ait été proposée.

(Karolina Tagari; Danielle Rouquié pour le service français, édité par Véronique Tison)