En dépit des achats d'actifs massifs de la BCE, qui atteignent des niveaux supérieurs aux annonces initiales, Turgot Asset Management constate une situation d'assèchement de la liquidité sur les marchés obligataires. Pour le gérant, la situation à mi-avril est semblable à celle de mi-mars : "les intervenants s'étaient alors trouvés dans la situation pénible où, d'une part, les banques (market makers) s'étaient retirées du marché à l'approche de leur clôture trimestrielle, et où, d'autre part, les entreprises continuaient à émettre massivement de nouvelles obligations..."

Pour expliquer cette écart entre l'offre et la demande, Turgot AM pointe d'abord "un effet de contagion de la Grèce, dont l'obligation 3 ans s'inscrit à 28% !" Cette résurgence des risques sur ce dossier a entraîné le Bund allemand, qui s'impose comme une valeur refuge, vers ses plus bas niveaux historiques.

Du côté de la demande, Turgot AM rappelle que l'Italie et l'Espagne ont réalisé des émissions importantes la semaine dernière, sans oublier "une panne générale Bloomberg vendredi matin pour clore la semaine en beauté" et achever de déstabiliser les opérateurs des marchés obligataires.

Enfin, le gestionnaire estime que "d'éventuelles complications politiques" expliquent la prudence des investisseurs, citant "des rumeurs d'élections anticipées en Grèce" ou la deuxième place du parti euro-sceptique lors des dernières législatives en Finlande.