Athènes (awp/afp) - La Grèce a lancé mercredi un échange d'obligations sur un montant total de près de 30 milliards d'euros a annoncé la Bourse d'Athènes, ce qui lui permettra de rendre plus prévisible la gestion de sa dette, et au passage de tester l'humeur des marchés.

L'opération, attendue positivement depuis plusieurs semaines par les marchés, consiste en un swap aux termes duquel les détenteurs de 20 obligations à maturité 2023-2042 pourront, s'ils le souhaitent, les échanger contre cinq autres à maturité 5, 10, 15, 20 et 25 ans.

L'opération "s'inscrit dans le programme appliqué par l'Etat grec pour gérer sa dette", afin de "normaliser la courbe des taux", a précisé le communiqué rendu public par la Bourse.

Ce swap vise à rendre "les nouvelles obligations beaucoup plus faciles à négocier et apportera une bien meilleure liquidité", a affirmé à l'AFP une source proche du ministère des Finances.

L'offre expirera le 28 novembre, et ses résultats seront rendus publics "dès que possible après cette date", a précisé un communiqué de la Bourse.

L'opération, qui constitue un nouveau test de l'appétit des investisseurs pour la dette grecque, intervient sur fond de détente des taux des obligations grecques, dont les niveaux se rapprochent de ceux d'avant le déclenchement de la crise du surendettement, en 2010.

Les 20 obligations en jeu ont été émises en 2012, dans la foulée de la décote de 53,5% acceptée par les banques et autres détenteurs privés d'obligations grecques.

Alors que l'ensemble des chiffres macroéconomiques montrent un retour à la croissance, après huit ans de récession ou croissance nulle, et un redressement des finances publiques, la Grèce a déjà fait une sortie réussie sur les marchés en juillet, avec une obligation de trois milliards d'euros à 5 ans émise à un taux de 4,625%.

Le gouvernement de gauche d'Alexis Tsipras s'était félicité que ce taux soit légèrement inférieur à celui obtenu lors de la précédente sortie sur les marchés, en avril 2014, sous le gouvernement de coalition droite-socialistes d'Antonis Samaras.

Le pays vit depuis 2010 sous perfusion de prêts internationaux consentis par les Européens et le FMI en échange de cures successives d'austérité et de dérégulation, qui ont fait fondre d'un quart le produit intérieur brut (PIB) et propulsé le chômage à un niveau record dans la zone euro.

Le troisième programme de prêts, signé en 2015 par M. Tsipras, s'achève en août prochain. À cette date, la Grèce devra être capable de se financer seule sur les marchés.

afp/rp