(Actualisé avec précisions, citations)

BUDAPEST, 22 février (Reuters) - Le gouvernement hongrois a annoncé mercredi soir son intention de retirer la candidature de Budapest pour l'accueil des Jeux olympiques d'été de 2024, en accusant l'opposition d'avoir brisé le consensus national sur le sujet.

Budapest, qui était en lice aux côtés de Los Angeles et de Paris, ne faisait pas figure de ville favorite pour les JO de 2024.

Depuis la remise, la semaine dernière par les opposants à la candidature, d'une pétition forte de 250.000 signatures demandant la tenue d'un référendum local à Budapest sur le sujet, le maire de la capitale, Istvan Tarlos, avait laissé entendre que sa ville pourrait se retirer de la course.

La décision annoncée mercredi a été prise lors d'une réunion entre le Premier ministre Viktor Orban, le maire de Budapest et le président du Comité olympique hongrois.

"Pour Budapest et la Hongrie, les Jeux olympiques sont une question nationale", a déclaré le gouvernement dans un communiqué publié par l'agence de presse hongroise MTI.

"Ces derniers mois, l'unité qui prévalait précédemment s'est brisée et la question des Jeux olympiques est passée d'une question nationale à une question de parti. Les partis d'opposition sont responsables de cela, ceux qui ont fait marche arrière par rapport à leur décision précédente (de soutenir la candidature)", a ajouté le gouvernement.

Le maire de Budapest a pour sa part souligné qu'il n'avait jamais "insisté" pour accueillir les J.O. "Cela ne sert à rien d'étirer ce processus comme de la pâte à Strudel", a déclaré Istvan Tarlos.

Selon un sondage publié mercredi par l'institut Median, un Hongrois sur deux souhaite que Budapest renonce, et seulement un sur trois est favorable au maintien de la candidature.

A Budapest même, 56% des électeurs se disent hostiles à la candidature.

Le sentiment des Hongrois a changé quand un mouvement regroupant de jeunes adultes, le Momentum, a réuni plus de 250.000 signatures en un mois pour demander un référendum sur la candidature de Budapest.

Aucun groupe d'opposition n'avait eu un tel impact sur une question majeure depuis l'arrivée au pouvoir de Viktor Orban en 2010. En visant les Jeux olympiques, Momentum a contesté un événement considéré comme d'importance symbolique pour le chef du gouvernement.

Réagissant à l'annonce du retrait, le porte-parole de Momentum, Gergo Papp, a déclaré au site internet Index.hu que le gouvernement avait fait marche arrière "lâchement", en privant le peuple de l'occasion de voter sur le sujet. (Krisztina Than et Marton Dunai; Eric Faye et Danielle Rouquié pour le service français)