par Jeff Mason et Roberta Rampton

WASHINGTON, 22 janvier (Reuters) - La Maison blanche a accusé samedi les médias d'utiliser des images pour sous-estimer le nombre des partisans de Donald Trump venus assister vendredi à son investiture, relançant les tensions entre la presse et le nouveau président.

Dans une déclaration inhabituelle, le porte-parole de la Maison blanche, Sean Spicer, s'en est pris à des photographies, diffusées notamment sur Twitter, montrant de grands vides sur le National Mall de Washington lors de la cérémonie de vendredi.

"C'était le plus grand public à jamais assister à une investiture, un point c'est tout. Tant en personne qu'autour du monde", a-t-il déclaré, en référence à l'audience télévisée et sur internet de la cérémonie. "Ces tentatives de diminuer l'enthousiasme de l'investiture sont honteuses et mauvaises", a-t-il ajouté.

Près de 31 millions de téléspectateurs américains ont suivi la cérémonie d'investiture de Donald Trump, un chiffre en deçà des 38 millions enregistrés pour Barack Obama en 2009, mais qui place toutefois Trump second depuis l'élection de Ronald Reagan en 1981, selon les estimations de l'institut Nielsen.

Les autorités de la capitale estiment à 1,8 million le nombre de personnes venues voir Barack Obama entrer en fonction en 2009, le plus grand rassemblement connu par la ville.

Les photographies aériennes prises hier font état d'une foule plus réduite.

"DEMANDER DES COMPTES À LA PRESSE"

En contraste, les femmes ont défilé en masse hier à Washington et dans les grandes villes américaines pour protester contre Donald Trump et ses propos machistes et misogynes, dépassant les espoirs des organisateurs, et même le nombre des partisans de Trump présents la veille dans la capitale.

Le porte-parole de la Maison blanche, qui n'a pas accepté de questions des journalistes, a dit samedi que des espaces prévus pour 720.000 personnes sur l'esplanade de la capitale étaient pleins au moment du serment prêté par Trump.

Le National Park Service, qui encadre les manifestations, ne fournit pas de chiffre officiel, a-t-il ajouté. "Personne n'avait de chiffres."

Donald Trump n'en est pas à sa première passe d'armes avec les médias. Samedi, en visite à la CIA, il a affirmé que ses désaccords avec les agences de renseignement avaient été inventés par les médias et déclaré que les journalistes figuraient "parmi les êtres humains les plus malhonnêtes sur terre".

Sean Spicer a également critiqué un journaliste qui s'était rendu coupable d'une erreur factuelle lors d'une brève cérémonie au Bureau ovale vendredi.

"Il y a beaucoup de bruit dans les médias sur le fait de demander des comptes à Donald Trump, et je suis là pour vous dire que cela vaut dans les deux sens. Nous allons aussi demander des comptes à la presse", a-t-il déclaré. (Avec Lisa Lambert et Andy Sullivan; Julie Carriat pour le service français)