(Actualisé avec précisions, contexte)

MILAN, 9 octobre (Reuters) - Le Trésor italien a dévoilé vendredi la fourchette de prix indicative de l'introduction en Bourse de Poste Italiane, valorisant le groupe jusqu'à 9,8 milliards d'euros, confirmant son intention de faire de l'opération la plus grosse privatisation du pays depuis une décennie.

L'entreprise, pour l'instant détenue à 100% par l'Etat, va mettre sur le marché jusqu'à 38,2% de son capital dans une fourchette de prix de 6,00 à 7,50 euros par action, proche des estimations du marché.

L'offre publique de vente de Poste Italiane aux investisseurs institutionnels et particuliers sera ouverte du 12 au 22 octobre. Elle pourrait rapporter jusqu'à 3,74 milliards d'euros à l'Etat, hors commissions et autres frais.

L'entrée en Bourse de la Poste doit marquer la relance des privatisations en Italie, voulue par le président du Conseil, Matteo Renzi, entre autres pour réduire la dette publique, qui avoisine 2.200 milliards d'euros.

Pour tenter d'attirer les investisseurs, Poste Italiane a précisé vendredi qu'elle distribuerait au moins 80% de son bénéfice net en dividendes en 2015 et en 2016, un pourcentage supérieur aux attentes des analystes financiers.

Les investisseurs individuels, auxquels seront réservés 30% des titres mis en vente, recevront en outre une action gratuite pour 20 détenues pendant au moins un an.

L'entreprise a réalisé l'an dernier un bénéfice net de 212 millions d'euros, en net recul par rapport à celui d'un milliard engrangé en 2013, ce qui s'explique principalement par des charges exceptionnelles.

Dans une analyse réalisée en vue de l'introduction, Banca IMI, l'une des banques chargées de coordonner l'opération, a dit tabler sur un résultat net de 522 millions d'euros cette année et de 534 millions l'an prochain.

Poste Italiane réalise 85% de son chiffre d'affaires (28,5 milliards d'euros en 2014) dans l'assurance et les services financiers, les services postaux représentant les 15% restants.

Si sa mise sur le marché est un succès, le gouvernement Renzi prévoit de lancer l'an prochain la privatisation d'Enav, l'opérateur public du contrôle aérien dans la péninsule, et celle de Ferrovie dello Stato, le géant italien du transport ferroviaire.

(Francesca Landini; Marc Angrand pour le service français)