par Johan Sennero

STOCKHOLM, 9 décembre (Reuters) - Une commission chargée d'examiner la politique monétaire de la Suède va étudier les objectifs et les instruments dont dispose la Riksbank, son indépendance, sa responsabilité en matière de stabilité monétaire et son rôle dans les organisations internationales telles que le FMI, rapporte une source vendredi.

Le gouvernement de centre-gauche devrait officiellement désigner une commission parlementaire jeudi, selon des sources proches du dossier, une étude indépendante menée cette année ayant recommandé une reforme radicale du fonctionnement de la banque centrale.

L'enquête portera notamment sur les objectifs de la Riksbank, souvent critiquée en raison de son inaptitude à atteindre son objectif de 2% d'inflation.

Une étude indépendante de l'ex-gouverneur de la Banque d'Angleterre Mervyn King et de l'économiste américain Marvin Goodfriend recommandait en janvier de profonds remaniements.

Elle suggère que la banque centrale se voit accorder davantage de flexibilité en ce qui concerne son objectif d'inflation et que son mandat soit élargi en période de crise.

"La commission se basera sur le rapport de Goodfriend et King et sur les problèmes qu'il met en avant", a dit une deuxième source.

La banque a ramené les taux d'intérêt à un plus bas record de -0,50% et lancé un vaste programme d'injection de liquidités pour tenter de relancer l'inflation.

Depuis que l'autorité locale de surveillance financière s'est vu chargée de la stabilité financière, la banque centrale s'est désintéressée de la question.

Mais le rapport King et Goodfriend juge au contraire que la stabilité financière devrait faire partie des objectifs de la Riksbank, à laquelle il faudrait accorder les moyens idoines pour ce faire, ce que son gouverneur, Stefan Ingves, réclame depuis longtemps.

La commission examinera également le partage des responsabilités entre le gouvernement et la banque centrale en matière de politique des changes, précise-t-on de mêmes sources.

Une porte-parole du ministère des Finances s'est refusé à tout commentaire sur ces informations. (Avec Daniel Dickson, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)