NATIONS UNIES, 25 janvier (Reuters) - La Russie s'est opposée samedi à une déclaration du Conseil de sécurité des Nations unies visant le chef des rebelles séparatistes ukrainiens et condamnant la récente flambée de violence qui a fait plusieurs dizaines de morts dans la région du Donbass, indiquent des diplomates.

Ce blocage intervient alors qu'une attaque des pro-russes contre la cité portuaire de Marioupol a fait une trentaine de morts samedi, les rebelles ayant rejeté vendredi toutes négociations de paix avec le pouvoir ukrainien.

La Grande-Bretagne a soumis au Conseil de sécurité de l'Onu un communiqué reprenant la condamnation formulée par le secrétaire général Ban Ki-moon et demandant une enquête sur l'attaque contre Marioupol. La Russie s'est opposée à cette demande, précisent des diplomates.

Les communiqués du Conseil de sécurité exigent une unanimité de ses 15 membres, ce qui signifie que la Russie en tant que membre permanent peut empêcher leur adoption.

"La Russie a bloqué une déclaration du Conseil de sécurité en refusant d'y inclure une condamnation des récentes déclarations provocatrices faites par les séparatistes", a dit un diplomate s'exprimant sous le sceau de l'anonymat.

Une version du communiqué, consultée par Reuters, mentionnait explicitement Alexandre Zakhartchenko, chef de la république auto-proclamée de Donetsk.

Zakhartchenko a estimé que l'offensive contre Marioupol constituait un monument à la mémoire des morts séparatistes. Le projet de déclaration soumis au Conseil de sécurité "condamnait dans les termes les plus fermes de telles déclarations irresponsables".

(Louis Charbonneau; Pierre Sérisier pour le service français) ;))