(au 7e paragraphe, bien lire "mois" et non "ans")

MANCHESTER, 5 octobre (Reuters) - La Russie mène en Syrie une "guerre asymétrique classique", qui lui permet de soutenir Bachar al Assad en prétendant combattre les djihadistes de l'Etat islamique, a estimé dimanche le ministre britannique des Affaires étrangères.

"Cela ressemble un peu à une guerre asymétrique russe classique : une propagande forte dit que vous faites quelque chose alors que vous en faites une autre complètement différente et, quand on vous pose la question, vous niez fermement", a déclaré Philip Hammond dans le cadre d'un entretien accordé à Reuters.

Londres, a-t-il poursuivi, a interrogé Moscou sur le sujet mais a obtenu la même réponse, à savoir que l'armée russe combat l'Etat islamique.

"Nous avons besoin que la Russie admette qu'il existe des règles et qu'on ne peut pas balancer ses jouets hors du landau chaque fois qu'on n'obtient pas ce qu'on veut", a insisté le secrétaire au Foreign Office.

En ce qui concerne le sort de Bachar al Assad, il est selon lui "absolument clair" que le président syrien ne peut jouer aucun rôle dans l'avenir de son pays. Philip Hammond a également balayé l'idée de Moscou et de Téhéran, qui proposent d'organiser des élections pour mettre fin au conflit.

"Dans un pays où 250.000 personnes ont été tuées et 12 millions déplacées, dont la moitié hors des frontières, comment parler d'élections libres et équitables ?", s'est-il interrogé, plaidant pour une transition négociée.

"Si le prix pour y parvenir est que nous acceptions qu'Assad reste un temps chef de l'Etat, la durée - que ce soit trois jours, trois semaines, trois mois ou même plus - n'a pas beaucoup d'importance à mes yeux".

Pour que la transition se déroule en sa présence, Assad devra toutefois renoncer à se représenter et céder le commandement des forces gouvernementales, a précisé le ministre, ajoutant que Moscou et Téhéran étaient hostiles à cette formule. (William James, Jean-Philippe Lefief pour le service français)