(Actualisé avec offre de reprise du dialogue)

SOTCHI, Russie, 26 novembre (Reuters) - La Russie va continuer à soutenir le président syrien Bachar al Assad pour l'aider à faire face au "terrorisme" qui constitue la principale menace pour la stabilité du Proche-Orient, a promis mercredi le ministre russe des Affaires étrangères.

Selon Moscou, l'émergence des djihadistes de l'Etat islamique qui tiennent une bonne part des territoires syrien et irakien impose à toutes les forces disponibles d'aider Assad à les combattre. Pour les chancelleries occidentales comme pour l'opposition syrienne, il est hors de question de coopérer avec Damas.

"Nous partageons le point de vue selon lequel le principal facteur à l'origine de la situation actuelle au Proche-Orient est la menace terroriste. La Russie va continuer à soutenir la Syrie pour contrer cette menace", a déclaré Sergueï Lavrov, s'adressant à la presse en compagnie de son homologue syrien Walid al Moualem, reçu à Sotchi.

Ce dernier, qui avait auparavant rencontré Vladimir Poutine, a indiqué que le président russe lui avait fait part de sa détermination à développer ses liens avec la Syrie et avec Bachar al Assad lors d'entretiens "très productifs".

Isolée sur la scène internationale en raison du conflit ukrainien, la Russie cherche à relancer les négociations de paix syriennes qui ont échoué en février, en raison du contentieux sur le rôle que pourrait jouer Assad dans le cadre d'une éventuelle transition démocratique.

Les opposants du président syrien et les Occidentaux exigent son départ, ce que Moscou juge inacceptable.

Lundi, le vice-ministre des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov a jugé "important que les composantes de l'opposition constructive renouent le dialogue politique avec Damas pour faire face à la menace du terrorisme international", selon l'agence Interfax.

"Demander le départ d'Assad n'a aucun sens maintenant que l'Etat islamique est devenu l'ennemi commun et renverser le pouvoir ne pourrait que lui profiter", a ajouté mercredi le politologue Fiodor Loukianov, jugé très proche du Kremlin. (Denis Dyomkin; Pierre Sérisier et Jean-Philippe Lefief pour le service français)