ZURICH, 16 septembre (Reuters) - La Suisse a sommé dimanche la Russie de cesser ses activités d’espionnage sur son territoire, où deux cas suspects ont été révélés ces derniers jours.

L’ambassadeur de Russie à Berne a été convoqué trois fois cette année au ministère suisse des Affaires étrangères, qui lui a exprimé ses préoccupations au sujet d'opérations contre des organisations installées dans la Confédération, notamment un laboratoire chargé de l'analyse d'armes chimiques.

"Le Département suisse des Affaires étrangères a appelé la Russie à mettre immédiatement fin aux activités illégales sur le sol suisse ou contre des cibles suisses", dit-il dans un communiqué diffusé dimanche.

Le Service de renseignement de la Confédération (SRC) a annoncé vendredi avoir déjoué avec ses partenaires néerlandais et britanniques une "action illégale contre une infrastructure suisse critique".

Selon le quotidien suisse Tages-Anzeiger et le journal néerlandais NRC Handelsblad, qui citent des sources non-identifiées, des agents russes avaient l'intention de pirater le système informatique du laboratoire de Spiez, près de Berne, qui a notamment participé aux analyses du Novitchok utilisé pour empoisonner l'ex-agent double Sergueï Skripal, début mars en Angleterre.

Les autorités néerlandaises ont expulsé deux membres présumés des services de renseignement russes après la découverte du complot.

Le parquet fédéral a par ailleurs annoncé samedi qu'une procédure judiciaire avait été ouverte en mars 2017 après le piratage du siège de l'Agence mondiale antidopage en Suisse.

Les auteurs présumés sont ceux qui ont été identifiés vendredi par le service de renseignement suisse, a-t-il précisé.

Le Matin Dimanche et la SonntagsZeitung, qui disent avoir eu accès à une évaluation confidentielle réalisée pour le Conseil fédéral, affirment que plus d'un quart des membres du personnel diplomatique russe en Suisse sont des espions.

(John Revill, Jean-Philippe Lefief pour le service français)