(Actualisé contexte, réactions US)

ISTANBUL, 23 septembre (Reuters) - Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré mardi que la Turquie pourrait apporter un soutien militaire ou logistique aux opérations contre l'Etat islamique, rapporte la chaîne de télévision NTV.

"Nous apporterons le soutien nécessaire à cette opération. Ce soutien pourrait être militaire ou logistique", a dit le président turc de New York, où il assiste à l'Assemblée générale des Nations unies.

Membre de l'Otan, la Turquie était pour l'heure plutôt réticente à s'engager militairement dans la coalition mise en place par Washington pour combattre les djihadistes présents en Irak et en Syrie.

Cette attitude s'explique en partie par les liens existants entre les Kurdes de Syrie et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui milite pour que la communauté kurde de Turquie ait davantage de droits.

Ankara redoute en outre que l'intervention en Syrie ait pour effet de renforcer le régime de Bachar al Assad, qu'Erdogan veut voir tomber.

Le gouvernement, jusqu'à ce week-end, avait également les mains liées par le sort des 46 ressortissants turcs pris en otage dans le nord de l'Irak, dont le consul général de Turquie à Mossoul, des soldats et des enfants de diplomates.

Tous ont été libérés et rapatriés samedi après plus de trois mois de captivité.

"A l'évidence, la Turquie avait un premier défi à régler concernant ses otages, et cela a été réglé, à présent, la Turquie est prête à mener des efforts supplémentaires avec le reste d'entre nous afin de garantir notre succès", a commenté le secrétaire d'Etat américain John Kerry.

La Turquie abrite à Inçirlik une importante base militaire américaine qui n'a pour l'instant pas servi aux frappes menées en Irak depuis le début du mois d'août et en Syrie depuis la nuit de lundi à mardi.

"La Turquie est encore en train de définir ce que sera sa posture", a dit un haut responsable de l'administration Obama sous couvert d'anonymat. "Nous souhaitons au minimum sa coopération pleine et entière pour stopper le flot de combattants étrangers qui vont en Syrie et en Irak ou en reviennent", a-t-il ajouté.

La Turquie, qui partage des frontières communes avec ces deux pays, voit transiter sur son territoire nombre de candidats au "djihad" désireux d'aller gonfler les rangs de l'Etat islamique. (Ece Toksabay avec Lesley Wroughton à Washington; Henri-Pierre André pour le service français, édité par Tangi Salaün)