par Axel Bugge et Andrei Khalip

LISBONNE, 4 octobre (Reuters) - La coalition de centre-droit au pouvoir au Portugal est arrivée en tête des élections législatives de ce dimanche, mais pourrait perdre sa majorité absolue au Parlement, selon les sondages réalisés à la sortie des urnes.

Les enquêtes la créditent de 36,4 à 43% des voix. Le Parti socialiste, principale composante de l'opposition, recueillerait quant à lui entre 29,5 et 35%.

Selon la projection la plus favorable à la coalition sortante emmenée par Pedro Passos Coelho, elle pourrait atteindre 118 sièges sur les 230 que compte le Parlement, mais d'autres calculs la situe sous les 116 sièges, qui constituent la majorité absolue.

Aucun gouvernement sans majorité parlementaire claire n'est allé au bout de son mandat depuis la restauration de la démocratie, en 1974.

"Au nom de la coalition, nous sommes ici pour affirmer que toutes les projections connues montrent que la coalition En avant Portugal a remporté une grande victoire en cette soirée électorale", s'est félicité Marco Antonio Costa, vice-président du Parti social démocrate, principale formation de ladite coalition.

"Nous allons maintenir notre engagement en faveur de la reprise (...) et notre ouverture au dialogue", a-t-il ajouté.

Les premiers résultats partiels sont attendus dans les heures qui viennent, mais il faudra sans doute du temps pour savoir si la coalition gouvernementale dispose ou non de la majorité absolue.

Il s'agit du premier scrutin depuis que le Portugal est sorti l'an dernier du plan de renflouement de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI). L'économie portugaise a renoué avec la croissance l'an dernier après trois années de récession.

"SATISFAIT DU TRAVAIL ACCOMPLI"

Pedro Passos Coelho, dont le gouvernement a imposé des coupes budgétaires et des hausses d'impôts sans précédent, s'est dit "satisfait du travail accompli".

Une victoire de la coalition gouvernementale formée par le Parti social-démocrate (PSD), dont il est issu, et le Parti populaire (CDS-PP), était impensable il y a encore quelques mois.

Le Parti socialiste d'Antonio Costa, ancien maire de Lisbonne, promettait d'augmenter le pouvoir d'achat et d'alléger l'austérité, mais il a peiné à se démarquer des mesures que son parti avait acceptées en contrepartie du plan d'aide internationale avant d'être battu lors des législatives de juin 2011. La coalition PSD-CDS avait alors obtenu 50,3% des voix.

"Si les résultats se confirment, nous pensons qu'aucun candidat n'a obtenu la majorité lors de ces élections", a commenté Duarte Cordeiro, directeur de campagne d'Antonio Costa.

Les deux camps se sont efforcés dans les derniers jours de la campagne de mobiliser les électeurs, qui étaient encore 20 à 30% à se dire indécis à l'approche du scrutin.

Mais, à en croire les sondages réalisés à la sortie des urnes, la promesse de "stabilité" martelée par Pedro Passos Coelho pendant la campagne, par opposition à l'"incertitude" que constituerait selon lui un retour des socialistes, a pris le dessus.

(Tangi Salaün et Jean-Philippe Lefief pour le service français)