Il confirme ainsi un bon démarrage de l'année pour la première économie d'Europe, qui profite de la baisse des cours du pétrole et de taux de change favorables.

L'indice Ifo, calculé sur la base d'une enquête auprès d'environ 7.000 entreprises, est ressorti à 106,7, au plus haut depuis juillet, contre 105,5 en décembre. Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un chiffre de 106,3.

"Globalement presque tout est là en vue d'une nouvelle année vigoureuse pour l'économie allemande. En tout cas dans un monde parfait et linéaire", dit l'économiste d'ING Carsten Breszki.

"Toutefois, les retombées des élections grecques vont nous prouver que ces mondes parfaits et linéaires n'existent pas."

Alexis Tsipras, le leader du parti de gauche radicale Syriza, grand vainqueur des élections législatives anticipées, a promis de mettre fin à cinq années d'austérité, "d'humiliation et de souffrance" imposées par les créanciers internationaux de la Grèce.

Les dirigeants politiques allemands ont appelé la Grèce à respecter ses engagements et le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, a souligné dimanche qu'il était également dans l'intérêt du gouvernement grec d'appliquer les réformes.

L'enquête Ifo montre que les entreprises ont une vision plus positive de la situation actuelle par rapport au mois de décembre et qu'elle sont également devenues légèrement plus optimistes concernant les perspectives des six prochains mois.

Le sous-indice mesurant le sentiment sur la situation actuelle s'est amélioré, à 111,7 contre 109,8 (révisé de 110,0), dépassant le consensus qui était à 110,7. Celui sur les perspectives, en légère hausse à 102,0 contre 101,3 (révisé de 101,1), est toutefois ressorti inférieur aux attentes (102,5).

Klaus Wohlrabe, économiste d'Ifo, a précisé que l'industrie allemande bénéficiait de la faiblesse de l'euro et des cours du pétrole et il a dit ne pas voir de "nuage noir" à l'horizon.

Il ajouté que l'impact du vaste plan de rachats d'actifs annoncé la semaine dernière par la Banque centrale européenne (BCE) pour tenter de doper la croissance et prévenir tout risque de déflation ne se reflétait pas encore dans l'enquête Ifo.

Certaines entreprises ont déjà fait des annonces positives, notamment l'équipementier sportif Adidas et Beiersdorf, propriétaire de la marque Nivea, qui ont tous deux pu publié des chiffres d'affaires meilleurs que prévu sur 2014.

L'enquête Ifo montre une amélioration sur presque tous les segments de l'économie - industrie, services et commerce - à l'exception du BTP qui connaît une légère détérioration.

Les indicateurs publiés la semaine dernière ont déjà montré une amélioration du moral des investisseurs et une accélération de la croissance dans le secteur privé dans le pays.

L'économie allemande a enregistré une croissance de 1,5% l'an dernier, tirée par la consommation privée et le commerce extérieur et, selon des sources gouvernementales, Berlin pourrait revoir en hausse sa prévision pour 2015, de 1,3 à 1,5%.

(Michelle Martin, Véronique Tison pour le service français)

par Michelle Martin