L'indice du climat des affaires calculé sur la base d'une enquête auprès d'environ 7.000 entreprises a progressé à 105,5 après 104,7 en novembre. Il s'agit du chiffre le plus élevé enregistré depuis le mois d'août. Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un chiffre de 105,4.

Pour le président de l'Ifo, Hans-Werner Sinn, la chute des cours du pétrole et la dépréciation de l'euro constituent des "cadeaux ponctuels" pour l'économie allemande, dont les exportations restent l'un des principaux moteurs.

Les entreprises se déclarent plus optimistes pour les six mois à venir et leur jugement sur la situation actuelle est resté inchangé.

"La confiance des entreprises allemandes confirme le rebond récent de l'économie au dernier trimestre de l'année", déclare Carsten Brzeski, économiste d'ING, ajoutant que certains motifs de préoccupation sont aujourd'hui moins présents.

"La crise ukrainienne s'est calmée, même si elle n'est pas résolue; le reste de la zone euro devrait poursuivre sa reprise, bien qu'à un rythme trop lent, et l'impact négatif du calendrier des vacances scolaires d'été a fini par se dissiper", a-t-il expliqué.

L'économie allemande s'est contractée au deuxième trimestre mais elle a évité une récession au troisième grâce à une forte hausse de la consommation des ménages et à la bonne tenue du commerce extérieur.

Pour Klaus Wohlrabe, économiste de l'Ifo, l'enquête de décembre suggère que la tendance de fond de la conjoncture économique est en train d'évoluer. "La question clé est de savoir comment Moscou répondra à la baisse de sa monnaie et si cela nourrit la crise politique. Cela pourrait ajouter à l'insécurité sur les marchés", ajoute-t-il.

D'autres indicateurs récents constituent un tableau plus mitigé de la situation économique en Allemagne : les commandes à l'industrie, la production industrielle et la confiance du consommateur s'améliorent mais les exportations sont orientées à la baisse et la croissance de l'activité dans le secteur privé mesurée par les indices PMI a ralenti.

L'enquête Ifo de décembre traduit des améliorations dans le secteur manufacturier et celui du commerce de gros, mais une dégradation dans le commerce de détail et la construction.

Par ailleurs, la principale fédération allemande de l'industrie mécanique VDMA a annoncé jeudi s'attendre à une croissance de 2% de sa production l'an prochain, tout en soulignant les risques liés à la situation en Russie et à la lenteur des réformes en France et en Italie.

(Michelle Martin, avec Jörn Poltz à Munich, Marc Angrand pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Michelle Martin