La devise turque, la lire, a perdu près de 40% de sa valeur face au dollar depuis le début de l'année, déstabilisée par les inquiétudes des investisseurs face à l'influence exercée par le président Recep Tayyip Erdogan sur la politique monétaire du pays et par l'escalade des tensions entre Washington et Ankara.

Donald Trump a annoncé plus tôt dans le mois un doublement des droits de douane sur l'acier et l'aluminium turcs importés aux Etats-Unis, ce à quoi le gouvernement turc a répliqué en relevant les tarifs douaniers de certains produits américains.

L'Allemagne est le deuxième investisseur étranger le plus important en Turquie, qui a pour principal partenaire commercial l'Union européenne.

Olaf Scholz écrit dans son rapport que "les risques demeurent, en particulier en ce qui concerne l'incertitude sur la manière dont le Brexit va s'effectuer et sur les futures politiques commerciales des Etats-Unis".

"Le débat chronique sur les droits de douane et la menace d'une guerre commerciale étouffent les activités commerciales", poursuit-il.

"Les développements économiques en Turquie présentent un nouveau risque économique externe", ajoute-t-il.

La chancelière Angela Merkel a informé les membres de son parti, la CDU, lors d'une réunion qu'elle ne voyait aucune urgence à proposer un soutien financier à la Turquie pour l'aider à apaiser l'actuelle crise financière.

"Elle a clairement expliqué qu'elle ne voyait, pour le moment, aucune urgence à une aide spéciale à la Turquie", a déclaré Annegret Kramp-Karrenbauer devant la presse après la réunion du parti.

Malgré ces risques, l'économie allemande reste dynamique, soutenue par les dépenses publiques, la consommation privée, les faibles taux d'intérêt, un marché du travail robuste et la hausse des salaires réels, estime le ministre des Finances.

Les sociétés devraient également augmenter leurs investissements alors que l'économie mondiale demeure en bonne forme malgré la menace d'une guerre commerciale, écrit-il.

(Pierre Sérisier pour le service français)