Le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 2,6% sur l'ensemble de 2014, a annoncé l'Office national des statistiques (ONS), après une hausse de 1,7% en 2013.

Le Royaume-Uni devrait ainsi afficher la meilleure performance économique de l'ensemble des grands pays avancés.

Reste à savoir si 2014 a marqué un point haut temporaire grâce à un rebond après plusieurs années de croissance faible dans le sillage de la crise financière, ou si l'économie est engagée dans une nouvelle phase d'expansion rapide.

Une question importante à l'approche des élections législatives de mai.

"La reprise est en bonne voie et notre projet consiste à protéger la Grande-Bretagne de la tempête économique. Ce n'est pas le moment de renoncer à ce projet et de replonger la Grande-Bretagne dans le chaos économique", a dit George Osborne, le ministre des Finances de David Cameron, après les chiffres du PIB.

Pour 2015, le FMI prévoit une croissance de 2,7% pour cette année et les économistes interrogés par Reuters tablent en moyenne sur un léger ralentissement à 2,4%.

Sur le seul quatrième trimestre, la croissance est tombée à 0,5% selon la première estimation de l'ONS, après 0,7% au troisième trimestre, alors que les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un chiffre de 0,6%.

UNE CROISSANCE DÉPENDANTE DE LA CONSOMMATION

Pour Joe Grice, économiste en chef à l'Office national des statistiques, il est cependant "trop tôt" pour dire si le ralentissement observé au quatrième trimestre va persister.

"Le secteur des services, dominant, reste soutenu, alors que l'activité s'est contractée dans des secteurs comme la construction, l'exploitation minière et l'énergie, qui peuvent être volatils," a-t-il dit.

La production dans les services a augmenté de 0,8% sur le trimestre, au même rythme qu'au trimestre précédent, mais la croissance globale du PIB a été freinée par les plus fortes baisses trimestrielles depuis 2012 enregistrées dans la construction et la production industrielle.

La baisse de la production de gaz et d'électricité a pesé sur la production industrielle, ce qui pourrait s'expliquer par des températures plus clémentes qu'à l'habitude en cette période de l'année.

Le secteur de la distribution a tiré la croissance dans les services, un signe supplémentaire montrant que la reprise britannique est encore plus dépendante de la consommation qu'on le pensait auparavant.

Le PIB de la Grande-Bretagne est à présent supérieur de 3,4% à son pic d'avant la crise financière, et d'environ 8% à son niveau de mai 2010, au moment de l'arrivée au pouvoir de David Cameron.

Mais l'essentiel de cette croissance est liée à l'augmentation de la population, le PIB par tête étant encore en dessous des niveaux d'avant la crise en dépit d'un taux de chômage revenu à 5,8%, son plus bas niveau depuis six ans.

Les salaires restent inférieurs aux niveaux d'avant-crise en termes réels et commencent tout juste à croître plus vite que les prix.

(David Milliken et William Schomberg, Marc Angrand et Claude Chendjou pour le service français)