Philip Hammond s'est dit déterminé à poursuivre l'assainissement des finances publiques mises à mal par la crise financière de 2008 et a fustigé les projets de l'opposition travailliste d'augmentation des dépenses et de la dette.

Malgré la reprise mondiale, l'Office for Budget Responsibility (OBR), organisme indépendant qui détermine le cadre macro-économique du budget, ne table que sur une croissance de 1,5% cette année, à peine plus que le chiffre de 1,4% avancé en novembre.

Pour 2019 comme pour 2020, la prévision de croissance est demeurée inchangée à 1,3%, a ajouté Hammond.

Pour les deux années suivantes, 2021 et 2022, la croissance de l'économie a été légèrement revue en baisse à 1,4% et 1,5% respectivement.

La croissance de l'économie britannique a nettement ralenti depuis le vote du 23 juin 2016 en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (Brexit).

Dans ses prévisions économiques intérimaires publiées mardi, l'Organisation de coopération et de développement économiques prévoit que la Grande-Bretagne enregistrera cette année la croissance la plus faible de tous les pays du G20.

Les prévisions de l'OBR sont inférieures à celles de nombreux économistes et Hammond s'est dit convaincu de pouvoir faire mieux.

Le ministre n'a annoncé ni nouveaux impôts ni nouvelles dépenses au cours de son intervention.

Une partie des députés du parti conservateur au pouvoir ont appelé Philip Hammond à tirer parti de cette embellie des finances publiques pour augmenter les dépenses de santé, militaires et dans d'autres services publics.

Ils espèrent ainsi contrecarrer la popularité grandissante du parti travailliste qui a promis de mettre un terme à l'austérité budgétaire et d'augmenter les investissements dans les infrastructures.

La prévision de déficit budgétaire de l'exercice fiscal 2017/2018 a été abaissée à 45,2 milliards de livres (51,02 milliards d'euros), contre une prévision de 49,9 milliards de livres annoncée en novembre, a indiqué Hammond.

Elle a aussi été révisée en baisse pour les années suivantes mais les finances publiques afficheront encore un léger déficit en 2022/2023, dernière année de l'horizon de prévision de l'OBR.

Londres a fortement réduit son besoin de financement annuel, qui est passé de 10% du Produit intérieur brut (PIB) en 2010, après la crise financière de 2008, à un peu plus de 2% actuellement, au plus bas depuis 2002.

Hammond a souligné que le gouvernement était en bonne voie pour respecter son objectif d'une réduction année après année du ratio d'endettement dont l'OBR s'attend à ce qu'il s'établisse à 78% du PIB en 2022/2023, contre 85,6% actuellement.

(Marc Joanny pour le service français, édité par Juliette Rouillon)

par William Schomberg et David Milliken