Le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,7% sur la période octobre-décembre par rapport aux trois mois précédents selon la première estimation de l'Institut national de la statistique. Au troisième trimestre, la croissance avait été de 0,5%.

En rythme annuel, le PIB espagnol a progressé de 2,0% sur les trois derniers mois de l'année, contre 1,6% sur juillet-septembre.

Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une croissance de 0,6% d'un trimestre sur l'autre et de 1,9% sur un an.

Sur l'ensemble de l'année 2014, l'Espagne affiche une croissance de 1,4%, le chiffre le plus élevé depuis 2008, lorsque l'éclatement de la bulle immobilière a conduit à la faillite plusieurs milliers d'entreprises et provoqué une envolée du chômage à plus de 25%.

"La reprise de plus en plus large suggère que l'Espagne est bien placée pour tirer avantage début 2015 de divers facteurs de soutien, à savoir la baisse des prix de l'énergie, la faiblesse de l'euro et les réductions d'impôts pour les personnes physiques et les entreprises", estime Raj Badiani, économiste d'IGS Global Insight.

PLUS DE 2,5% DE CROISSANCE

"Globalement, l'évolution soutenue et équilibrée du PIB conjuguée à des enquêtes favorables permettent de penser que la reprise se renforcera en 2015."

La forte baisse des cours du pétrole depuis juin dernier a en effet amplifié la reprise en Espagne après deux récessions successives. Le pays prévoit une diminution de 15 milliards d'euros de sa facture énergétique cette année selon des estimations officielles.

La balance des comptes courants a dégagé un excédent de 1,7 milliard d'euros en novembre, les exportations de biens et services ayant progressé de 2,3%, selon les statistiques de la Banque d'Espagne.

Le gouvernement estime que la baisse des prix à la pompe devrait aussi doper la consommation des ménages.

En prenant également en compte l'impact positif de l'euro faible sur les exportations, le ministre de l'Economie, Luis de Guindos, a dit tabler sur une croissance de plus de 2,5% cette année.

Il estime par ailleurs que la baisse des prix, alimentée principalement par celle des cours des matières premières, ne signifie pas que le pays est menacé par une spirale déflationniste.

L'indice national des prix à la consommation a reculé de 1,4% sur un an en janvier selon une première estimation également publiée vendredi. Calculés aux normes harmonisées européennes, les prix affichent une baisse de 1,5% en rythme annuel, la plus forte depuis le début de la série statistique en 1997.

(Paul Day, Marc Angrand pour le service français, édité par Bertrand Boucey)