Jonathan Baltora, gérant du fonds AXA WF Universal Inflation Bonds, a réagi aux préoccupations récentes de déflation alors que l'inflation de la zone euro atteint un point bas. Selon lui, les marchés des obligations indexées à l'inflation anticipent que la Banque Centrale Européenne manque son objectif de politique monétaire dans la durée.


« L'inflation de la zone euro est tombée à un nouveau point bas du cycle en mars 2014, du fait de la décision prise par les autorités européennes de choisir la voie de la « dévaluation interne » pour résoudre la crise de l'euro. Cela a principalement contribué à réduire les coûts de main-d'oeuvre (et les salaires) en Europe du Sud ».

« Le marché anticipe une inflation largement inférieure à l'objectif de la BCE (inflation annuelle d'environ 1 % pour les trois prochaines années et de moins de 1,75% au cours de la prochaine décennie au lieu de 2%) du fait qu'aucune annonce sur les mesures non conventionnelles n'ait été faite.
« Nous croyons que la BCE pourrait générer 1% d'inflation supplémentaire lui permettant d'atteindre son objectif en doublant la taille de son bilan. La semaine dernière, la BCE a donné des signaux forts en disant qu'elle était prête à mettre en oeuvre des achats d'actifs afin d'éviter la déflation. Sur un horizon de 12-18 mois, les banques centrales peuvent en effet générer un regain d' inflation par le biais d'une dépréciation de leur devise, comme on l'a vu aux Etats-Unis, aux Royaume-Uni et au Japon à travers des achats d'actifs ».

« Certains chiffres diffusés la semaine dernière ont montré que l'augmentation de la taille du Bilan de la BCE de 50% à 100 % pourrait générer une baisse de 20 % de la valeur de l'Euro qui, selon les normes historiques, entraînerait d'une augmentation d'environ 1% de l'inflation ».