BRASILIA, 26 mai (Reuters) - Le nouveau ministre brésilien des Affaires étrangères José Serra a ordonné au corps diplomatique de réfuter les Etats, médias ou organisations internationales qui critiquent la procédure de destitution ouverte à l'encontre de la présidente Dilma Rousseff, dans une note interne que Reuters a pu consulter.

"La presse, des universitaires, des membres de la société civile mais aussi des dirigeants d'organisations internationales et des représentants de gouvernements se sont fréquemment exprimés sur la politique intérieure brésilienne de manière déplacée en étant mal informés", peut-on lire dans ce document de neuf pages.

Le texte cite nommément Ernesto Samper, secrétaire général de l'Union des Nations sud-américaines (Unasur), Luis Almagro, secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA), ainsi que la Bolivie, l'Equateur, le Venezuela, Cuba et le Salvador, qui ont dénoncé un coup de force au Brésil.

Lors d'une conférence de presse mercredi, José Serra a jugé cette note nécessaire pour que les diplomates affichent un front uni contre les opposants à une procédure de destitution pourtant prévue par la Constitution.

La note suggère quelques arguments à faire valoir par les diplomates, par exemple que des millions de Brésiliens ont élu les députés et sénateurs pour qu'ils exercent leurs fonctions.

Dilma Rousseff, accusée de manipulation des comptes publics, a été suspendue de ses fonctions le 12 mai dernier pour un délai maximal de six mois, le temps d'un procès. Si elle reconnue coupable par le Sénat, elle sera définitivement écartée du pouvoir. (Lisandra Paraguassu; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)