Sur un an, à fin juin, en données brutes, 397.700 logements avaient été commencés, soit une progression de 14,4% par rapport au cumul des douze mois précédents et un plus haut depuis octobre 2012.

Sur les douze mois à fin juin, les mises en chantier ont donc évolué au même rythme que celui enregistré sur les douze mois précédents, également marqués par une hausse de 14,4% (révisée en hausse de 0,4 point par rapport aux chiffres diffusés fin mai).

Le ministère de la Transition écologique et solidaire a parallèlement revu en baisse le nombre de logements mis en chantier sur la période juin 2016-mai 2017, à 395.900, soit 1.800 de moins qu'annoncé initialement.

Dans le même temps, la cadence accélère un peu pour les permis de construire : sur un an à fin juin, le nombre cumulé de logements autorisés augmente de 13,2% en rythme annuel, après la progression de 12,4% (révisée en baisse de 0,5 point par rapport aux chiffres diffusés fin mai) enregistrée sur les douze mois à fin mai par rapport aux douze mois précédents.

LE GOUVERNEMENT VISE "UN CHOC DE L'OFFRE"

Sur les douze mois à fin juin, le cumul des permis de construire a atteint son plus haut niveau depuis avril 2013, à 474.100 autorisations, contre un total de 469.800 (chiffre revu en baisse de 7.800 unités) sur douze mois à fin mai.

Les permis de construire s'inscrivent également en hausse - mais nettement moins prononcée - sur le deuxième trimestre 2017 par rapport aux trois mois précédents. En données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables, leur progression s'élève à 2,7%, alimentée par le dynamisme dans le logement collectif (+10,3%), qui a compensé le recul dans l'individuel (-7,6%).

Les mises en chantier s'inscrivent au contraire en repli au deuxième trimestre par rapport au premier (-4,7%), avec là encore des évolutions divergentes entre le nombre de logements commencés dans l'individuel (+0,7%) et le collectif (-8,0%).

Au cours du deuxième trimestre, le taux d'annulation des permis de construire est resté supérieur à sa moyenne de long terme, tant pour les logements individuels (15,3% contre 14,2%) que dans le collectif (25,3% contre 20,2%).

Par rapport au trois mois précédents, le délai moyen de mise en chantier est peu changé au deuxième trimestre, à la fois pour les logements individuels, à 4,7 mois en moyenne (stable) et pour les logements collectifs, à 8,6 mois (-0,1 point).

Inquiètes des intentions du gouvernement, qui entend contenir la dépense publique - en particulier dans la politique publique du logement - les fédérations professionnelles du bâtiment et de l'immobilier ont mis en garde ces dernières semaines contre une remise en cause des incitations fiscales ayant contribué à la reprise du secteur, comme le prêt à taux zéro (PTZ, prêt aidé par l'Etat pour faciliter l'accession à la propriété des personnes aux revenus modestes) ou le dispositif d'aide à l'investissement locatif Pinel.

Alors que le gouvernement a annoncé le week-end dernier que trois allocations logement (APL, ALF et ALS) baisseraient de cinq euros par mois à partir du 1er octobre, le ministre de la Cohésion des territoires Jacques Mézard a écarté l'hypothèse d'un arrêt brutal de ce dispositif fiscal portant le nom de l'ancienne ministre du Logement Sylvia Pinel.

"Si on arrête brutalement le dispositif Pinel, on va avoir une diminution des mises en chantier de logements, donc il faut trouver une solution équilibrée sachant que le dispositif Pinel génère aussi des recettes fiscales", a-t-il déclaré mardi sur RTL.

"Il faut avoir une vision globale de la politique du logement. Il faut qu'on puisse construire davantage et construire moins cher", a-t-il estimé.

Dans cette optique, le gouvernement travaille à un projet de loi logement qui sera présenté à l'automne et visera à "provoquer un choc de l'offre".

Si le secteur de la construction a renoué avec la croissance l'an dernier, il n'a pas encore retrouvé son niveau d'avant-crise, qui s'établissait à environ 600.000 permis de construire par an.

(Myriam Rivet, édité par Yann Le Guernigou)