PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent dans le vert en début de séance mercredi mais l'élan qui a porté Wall Street à des niveaux sans précédent la veille se fait plus prudent avant une série d'indicateurs américains et avant la pause de Thanksgiving sur les marchés américains

À Paris, le CAC 40 gagne 0,28% à 5.574,19 points vers 09h05 GMT. A Londres, le FTSE 100 prend 0,27% et à Francfort, le Dax avance de 0,05%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,07%, le FTSEurofirst 300 de 0,17% et le Stoxx 600 de 0,06%.

Ce dernier, comme le CAC 40, évolue au plus haut depuis fin février tandis que Wall Street a repris sa série de records historiques après les annonces jugées rassurantes sur la transition entre Donald Trump et Joe Biden, après celles des succès de plusieurs laboratoires dans le développement de vaccins contre le coronavirus.

Les valeurs européennes profitent aussi de la confirmation d'une levée progressive des mesures de confinement en France comme au Royaume-Uni, synonyme de reprise partielle de l'activité économique.

"Les investisseurs essaient actuellement de voir le verre à moitié plein (et non à moitié vide) et de regarder loin à l'horizon, espérant un rebond économique plus rapide qu'anticipé par les économistes en 2021 sous l'effet de l'enclenchement dès les premières semaines de janvier d'importants programmes de vaccination des deux bords de l'Atlantique", résume Saxo Banque.

La hausse pourrait être limitée jusqu'à la publication, à partir de 13h30 GMT, d'une série d'indicateurs américains, parmi lesquels la deuxième estimation du produit intérieur brut (PIB) du deuxième trimestre et les inscriptions hebdomadaires au chômage.

VALEURS

Si les séances précédentes ont été marquées par le rebond des valeurs cycliques, ce sont les défensives qui affichent les meilleures performances ce mercredi matin: l'indice Stoxx des télécoms gagne 0,81%, celui des services aux collectivités ("utilities") 0,88% et celui de la santé 0,51%.

A la baisse, le compartiment automobile abandonne 1,01% après avoir pris près de 27% depuis le début du mois.

Le secteur bancaire cède 0,2% après une ouverture en nette hausse en réaction à un article du Financial Times évoquant une possible reprise des dividendes début 2021.

Dans l'actualité des résultats, Plastic Omnium prend 7,66% après avoir revu ses prévisions à la hausse et Elior 3,92% malgré un chiffre d'affaires annuel amputé d'un milliard d'euros par la crise sanitaire.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, l'élan donné par Wall Street a permis à l'indice Nikkei de finir la journée sur une progression de 0,5% à 26.296,86 points, un nouveau plus haut depuis 1991, et le Topix, plus large, a pris 0,3% à 1.767,67 points, malgré des prises de bénéfice en fin de séance.

En Chine en revanche, le SSE Composite de Shanghai a perdu 1,19%, sa baisse quotidienne la plus marquée depuis le 30 octobre, et le CSI 300 a cédé 1,28%.

Ce repli s'explique principalement par la chute des valeurs du secteur des voitures électriques après l'ouverture d'une enquête officielle sur des projets dans le secteur impliquant les groupes immobiliers Evergrande et Shenzhen Baoneng, selon un document que Reuters a pu consulter.

A WALL STREET

Les contrats à terme sur les principaux indices américains préfigurent pour l'instant une ouverture en hausse pour le Standard & Poor's 500 et le Nasdaq mais une quasi-stabilité pour le Dow Jones au lendemain de sa première clôture au-dessus du seuil symbolique des 30.000 points.

Et la tendance de la dernière séance complète de la semaine (Wall Street sera fermée jeudi pour Thanksgiving et ne reprendra que pour une séance écourtée vendredi) pourrait bien être influencée par la série d'indicateurs du jour.

Mardi, le Dow a gagné 1,54% pour clôturer à un plus haut historique de 30.046,24 points, le S&P-500 a pris 1,62%, à 3.635,41 et le Nasdaq Composite a avancé de 1,31% à 12.036,79.

TAUX

Les rendements obligataires de référence de la zone euro varient peu en début de séance, le soutien assuré par les banques centrales, qui devrait encore s'amplifier dans les semaines à venir, limitant l'impact de la hausse des actions.

Celui du Bund allemand à dix ans est quasi stable à -0,566% après avoir atteint -0,546% dans les premiers échanges.

Le dix ans américain reste proche de 0,88%, son niveau de clôture de mardi.

CHANGES

Sur le marché des devises, la tendance au retour sur les monnaies "risquées" ne se dément pas, avec à la clé une baisse continue du dollar : l'indice qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de référence recule de 0,12% et a touché son plus bas niveau depuis le 31 août.

L'euro confirme ainsi son retour au-dessus de 1,19 dollar.

L'appétit pour le risque profite entre autres aussi aux dollars australien et néo-zélandais. Il continue par ailleurs d'alimenter l'envolée du bitcoin, qui se rapproche petit à petit de son record de 2017.

PÉTROLE

Le marché pétrolier est en hausse pour la quatrième séance d'affilée, l'optimisme sur la demande l'emportant largement sur l'annonce par l'American Petroleum Institute (API) d'une hausse plus importante que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis.

Le Brent gagne 1,02% à 48,35 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,8% à 45,27 dollars.

Tous deux évoluent au plus haut depuis début après une hausse d'environ 9% depuis jeudi dernier.

(édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand