ISTANBUL, 26 mai (Reuters) - La justice turque a émis lundi des mandats d'arrêt à l'encontre de quatre anciens dirigeants de l'armée israélienne jugés par contumace pour la mort de neuf Turcs lors de l'assaut donné par Israël en 2010 contre une flottille humanitaire à destination de la bande de Gaza.

Cette décision intervient après des mois de négociations entre la Turquie et Israël pour mettre fin à la crise diplomatique née de cette affaire. Le 31 mai 2010, des commandos israéliens avaient lancé un assaut meurtrier contre le navire Mavi Marmara, un navire turc qui avait entrepris de défier le blocus naval imposé par Israël à la bande de Gaza.

Huit Turcs et un Turco-américain avaient été tués dans l'opération. Un autre Turc, Suleyman Ugur Soylemez, est mort vendredi à l'hôpital après quatre année de coma.

A l'issue d'une enquête mandatée par le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon en 2011, l'armée israélienne avait été mise en cause dans ce raid, mais le rapport d'enquête avait estimé légal le blocus de l'enclave palestinienne gérée par les islamistes du Hamas. Ankara avait rejeté cette dernière conclusion.

Lundi, la justice turque a ordonné l'arrestation de l'ancien chef d'état-major de l'armée israélienne, Gabi Ashkenazi, de l'ancien commandant de la Marine israélienne, Eliezer Marom, de l'ancien responsable du Renseignement militaire israélien Amos Yadlin et de l'ex-chef des services de renseignement de l'armée de l'air, Avishay Levi, indique le journal Hurriyet sur son site internet.

Dans un message à Reuters, Amos Yadlin a dit qu'il ne se rendrait pas en Israël.

Des peines de plusieurs années de prison ont été requises par le ministère public contre ces officiers désormais à la retraite pour leur participation au raid meurtrier.

Bien que leur inculpation remonte à 2012, aucun mandat d'arrêt n'avait jusqu'ici été émis à leur encontre.

La justice turque précise qu'elle demandera à Interpol l'émission de "notices rouges" pour l'arrestation des quatre anciens généraux. (Daren Butler; Danielle Rouquié pour le service français)