PARIS, 22 juillet (Reuters) - La livraison d'un deuxième porte-helicoptères Mistral à la Russie dépendra de l'attitude de Moscou dans le dossier ukrainien, a déclaré lundi soir François Hollande lors d'un dîner avec l'association de la presse présidentielle.

"Le premier est quasiment achevé et va être livré, tel que cela est prévu, au mois d'octobre. Pour l'instant aucun niveau de sanction n'a été décidé pour empêcher cette livraison", a précisé le président.

"Est-ce à dire que le reste du contrat, le deuxième Mistral, pourra être fait ? Cela dépendra de l'attitude la Russie", a-t-il ajouté.

On explique de source française que seules des sanctions décidées par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne pourraient empêcher la livraison de ce deuxième bâtiment de guerre, ce qui n'est actuellement pas à l'ordre du jour.

Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne qui se réunissent mardi, pourraient s'accorder sur un durcissement des sanctions, mais ces dernières ne porteront pas sur les livraisons militaires, ajoute-t-on de même source.

"La France veut pour l'instant que les sanctions soient financières, ciblées et rapides", dit-on dans l'entourage du président français.

Après la destruction de l'avion de la Malaysia Airlines dans l'est de l'Ukraine, jeudi dernier, et la mise en cause des séparatistes ukrainiens pro-russes, "Vladimir Poutine est obligé de prendre une initiative politique", ajoute-t-on de source diplomatique française. "Nous sentons qu'il va se mettre en mouvement", dit-on encore.

Le contrat, qui gêne la France depuis le début de la crise en Ukraine, a été ramené lundi sur le devant de l'actualité par le Premier ministre britannique David Cameron, qui a mis en cause son opportunité, expliquant qu'une telle transaction serait "impensable" en Grande-Bretagne.

Un haut responsable de l'administration américaine a embrayé en déclarant que les Etats-Unis étaient opposés à la vente des navires Mistral français. Le président américain Barack Obama s'était déjà ému de ce contrat, déclarant début juin qu'il "aurait été préférable" que la France suspende la vente de ces porte-hélicoptères. (Julien Ponthus, Emmanuel Jarry et Elizabeth Pineau)