LJUBLJANA, 23 mars (Reuters) - La politique de l'Union européenne envers les réfugiés n'est pas viable à long terme et doit être modifiée rapidement, a estimé jeudi le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe.

"Ce système est injuste pour les pays de première entrée, en particulier la Grèce et l'Italie (...). Il fait porter un fardeau intenable à ces pays (...). Je ne pense pas que cela puisse fonctionner sur le long terme", a expliqué Nils Muiznieks lors d'un déplacement en Slovénie.

Les membres de l'UE doivent prendre en compte les relations familiales lorsqu'ils transfèrent les demandeurs d'asile d'un pays à l'autre et harmoniser l'aide qui leur est attribuée, a encore jugé le commissaire.

Les accords dits de Dublin, signés en 1990 dans la capitale irlandaise, fixent les responsabilités des Etats membres envers les demandeurs d'asile et les autorisent à renvoyer les réfugiés vers le pays de première entrée, en l'occurrence Grèce et Italie pour l'essentiel.

En conséquence, des milliers de réfugiés sont bloqués dans ces deux pays depuis le rejet l'an dernier de nombreuses demandes d'asile par les autres pays membres. Une infime fraction d'entre eux ont été transférés ailleurs dans l'UE.

Nils Muiznieks, qui a la double nationalité lettone et américaine, a relevé que la plupart des réfugiés souhaitaient obtenir l'asile en Allemagne ou en Suède car ils peuvent y recevoir d'avantage d'aide et de soutien financier que dans la plupart des autres Etats membres.

"Il faut harmoniser vers le haut les normes européennes pour l'aide à l'intégration", a souligné le commissaire aux droits de l'homme. (Marja Novak; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)