Le débat du moment tourne autour de la réouverture des nations confinées, à quel rythme, à quelle échelle et pour quel résultat. Comme lors de la phase précédente ("Oh, non, ils nous enferment chez nous") ou celle d'avant ("Oh, non, le problème de la Chine devient notre problème"), tout le monde a un avis. Et tous les exécutifs sont mis sous pression par leurs populations parce que tous ont été pris au dépourvu (à de très rares exceptions près). Le plus drôle - enfin tragiquement drôle - c'est que les schémas se répètent partout. Les débats entre experts "pro" et "contra" gouvernements sont presque identiques à Rome, à Paris, à Londres, à Washington, à Moscou et à Brasilia. En décalé et avec des intuitions plus ou moins absurdes des dirigeants forts en gueule.

Quand on parcourt la presse internationale au quotidien, il est facile de se rendre compte à quel stade un pays se trouve. Je l'ai déjà écrit ici, mais pendant plusieurs semaines, il suffisait de lire les journaux italiens pour comprendre ce qui allait se passer partout ailleurs par la suite. Chaque pays pense avoir une meilleure solution à proposer que son voisin. Ce manque d'humilité risque de compliquer le redressement de l'activité dans les mois à venir, car chacun aura sa vérité. Quand Bill Gates appelle à une coopération internationale, c'est aussi parce qu'il sait que des standards sanitaires communs doivent être adoptés pour que les échanges reprennent. 

L'investisseur est un animal optimiste. Il n'y a qu'à voir le parcours des actions depuis la mi-mars pour s'en persuader. Mais il va bien falloir que de réels signaux économiques positifs apparaissent pour justifier cette résistance des places financières. Concrètement, il faudra un redressement de la consommation, un recul du chômage et des indicateurs de confiance en progression, pour ne citer que quelques exemples. Des indicateurs tangibles avec des chiffres, pour mettre un terme à l'accumulation des scénarios économiques au doigt mouillé. Et bien sûr, des nouvelles rassurantes sur le front du Covid-19.

Le CAC40 perdait 1,1% à 4421 points peu après l'ouverture.

Les temps forts économiques du jour

La première lecture du PIB britannique du 1er trimestre est programmée à 8h00 (verdict -2%, moins dégradé que prévu), avant à 11h00 la production industrielle européenne. Aux Etats-Unis, les prix à la production (14h30) précèderont les stocks pétroliers hebdomadaires (16h30). Entre les deux, Jerome Powell, le patron de la Fed, doit prononcer un discours lors d'un webinaire du Peterson Institute for International Economics (à partir de 15h00).

La paire euro / dollar évolue à 1,085 USD. L'once d'or est stable à 1702 USD. Le pétrole reprend un peu de terrain à 26 USD le WTI et 29,46 USD le Brent. Le rendement de l'obligation d'État américaine recule à 0,64% sur 10 ans. Le Bitcoin se rapproche à nouveau de 9000 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Aker BP : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 170 à 175 NOK.
  • Amadeus IT : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 60 à 54 EUR.
  • ArcelorMittal : AlphaValue reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 14,20 à 12,80 EUR.
  • Banco BPM : HSBC passe d'acheter à conserver en visant 1,13 EUR.
  • Banco Santander : HSBC passe d'acheter à conserver en visant 2,30 EUR.
  • Bayer : Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 76 à 74 EUR.
  • BBVA : HSBC passe d'acheter à conserver en visant 3,10 EUR.
  • BPER Banca : HSBC passe d'acheter à conserver en visant 2,40 EUR.
  • CompuGroup Medical : Baader Helvea passe d'accumuler à alléger en visant 67 EUR.
  • Deutsche Post : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé à 36 EUR.
  • Engie : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à surpondérer en visant 12 EUR.
  • Genfit : B Riley passe d'achat à neutre avec un objectif de cours réduit à 9 USD pour l'ADR.
  • Informa : Goldman Sachs passe de neutre à achat en visant 515 GBp.
  • Logitech : Credit Suisse relève son objectif de cours de 52 à 57 CHF.
  • Medigene : MainFirst démarre le suivi à l'achat en visant 10 EUR.
  • Nexity : AlphaValue passe d'acheter à alléger avec un objectif de cours réduit de 46,60 à 29,20 EUR.
  • Scor : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 37,50 à 26,50 EUR.
  • TeamViewer : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 50 à 51 EUR.

L’actualité des sociétés

 En France

L'Oréal renonce à accroître son dividende (maintenu à 3,85 EUR), tient son assemblée générale à huis clos et lance un programme de solidarité environnementale et sociale. Safran a émis 800 M€ d'OCEANE 2027. Legrand a émis 600 M€ d'obligations à 10 ans avec un coupon de 0,75%. Le chiffre d'affaires d'Eiffage a baissé de 4,3% à 3,7 Mds€ au premier trimestre, mais le carnet de commandes s'est étoffé de 5% à 15 Mds€. Le chiffre d'affaires de JCDecaux au premier trimestre chute de 13,9% à 723,6 M€, la société est dans l'incapacité de fournir des prévisions 2020. Arnaud Lagardère ne veut pas d'un démantèlement du groupe fondé par son père, a-t-il expliqué aux Echos. Virbac a signé un accord pour vendre à MSD Santé Animale (Merck) ses produits sous marque Sentinel aux Etats-Unis, pour 400 M$. Groupe ADP va porter de 375 à 450 M€ son plan d'économies. Riber a des soucis d'export avec l'administration française. Une chute de 66% pour Genfit hier, après l'échec de l'Elafibranor en phase III dans la NASH. Safe Orthopaedics dépose plusieurs marques au Japon. Enertime crée une filiale pour se développer dans les services énergétiques industriels. SES-imagotag décale son assemblée générale.

Ils communiquent sur les conséquences du Covid-19 : Thermador (activité), Boostheat (assemblée générale),

Ils ont publié leurs comptes trimestriels : Lacroix, SII, Dalet, Olympique Lyonnais, Ober, Qwamplify, Keyrus, Metabolic Explorer, PCAS, Sidetrade, ESI Group, Rothschild, Actia

Sur les autres marchés

Nissan prévoirait un plan d'économies de 2,8 Mds$. Uber serait en discussions pour racheter le livreur de repas GrubHub, selon plusieurs rumeurs concordantes. La Californie autorise Tesla à reprendre la production si le constructeur automobile suit les protocoles requis. PNC Financial vend ses actions BlackRock à 420 USD pièce. Covéa renonce au rachat pour 9 Mds$ de Partner Re (Exor). Alcon augmente ses revenus de 3% au T1, mais les résultats se contractent sous l'effet des surcoûts liés au coronavirus. Boeing n'a reçu aucune commande d'avion commercial en avril et voit son carnet de commandes passer sous les 5000 unités, sous le coup des annulations. Ryanair saisit la justice européenne sur les aides apportées à certaines compagnies aériennes du vieux continent. Salvatore Ferragamo a enregistré une perte de 41 M€ au premier trimestre, à cause d'une chute de 30% de ses revenus, mais les objectifs de moyen terme sont confirmés. Landis+Gyr décroche une commande pour 350 000 compteurs intelligents aux Etats-Unis. Luckin Coffee se sépare de son CEO, Jenny Qian, sur fond d'enquête sur les pratiques comptables. Commonwealth Bank of Australia va céder le contrôle de sa gestion de fortune à KKR. Vedanta Limited pourrait quitter la cote. Porsche a accru sa participation dans Volkswagen à 53,3%. Volvo renonce à distribuer un dividende. Givaudan cède ses activités liées au fromage fondu et râpé. ABN Amro prévoit de prendre 2,5 Mds€ de dépréciations cette année. TUI AG brûle 250 M€ de cash par mois. Sony enregistre une baisse de 57% de ses bénéfices au quatrième trimestre de l'exercice 2019/2020, et ne peut produire d'objectifs annuels. La Commerzbank est déjà déficitaire au premier trimestre 2020.

Ça publie. Tencent Holdings, Cisco Systems, Sony Corporation, Takeda, Verbund, Deutsche WohnenA.P. Møller - Mærsk, DiaSorin, ABN Amro, Ageas, Euronext, Pirelli

Lectures :