"La sélection de fonds suppose l’intégration de grandes considérations macroéconomiques. De quelle manière cette intégration se fait-elle vous concernant ?
Au sein de La Banque Postale Asset Management, les grandes lignes macroéconomiques sont discutées au sein d’un comité d’investissement qui se réunit sur un rythme mensuel. Nous avons alors pour mission d’implémenter la stratégie définie dans notre sélection de fonds.
Nous partons en somme d’un scénario déjà construit.

Les considérations macroéconomiques nous aident à déterminer où nous devons placer notre curseur dans notre processus de sélection.
Plus concrètement, si la vision est positive sur les actions japonaises, notre tâche sera d’analyser les différents fonds investis dans cette classe d’actifs et d’en sélectionner plusieurs pour avoir suffisamment de supports d’investissement.

Dans quelle mesure, les vues macroéconomiques ont une incidence sur les fonds que vous analysez ?
Si, par exemple, nous sommes positifs sur les actions et que nous avons à examiner des fonds d’obligations convertibles, nous nous attacherons à retenir les fonds qui ont également un biais positif sur les marchés actions, à savoir une exposition au risque actions supérieure à la moyenne des fonds de convertibles.
Ainsi, une cohérence est recherchée entre, d’une part, la perception macroéconomique et l’allocation tactique qui en découle et, d’autre part, la sélection des fonds sous-jacents.

Vous faites en sorte de disposer dès le départ de fonds prêts à répondre à plusieurs configurations de marché...

Absolument. Ainsi, si nous reprenons l’illustration des actions japonaises, nous aurons, bien en amont, identifié des fonds spécialisés sur les actions japonaises et, en leur sein, des fonds dédiés aux small caps et d’autres aux large caps.
L’objectif recherché est d’éviter de manquer de temps pour mettre en place la stratégie d’investissement. La sélection d’un fonds implique la vérification d’un certain nombre de pré requis. La procédure de due diligence peut parfois durer plusieurs mois notamment lorsqu’il parait nécessaire d’approfondir l’étude du comportement d’un fonds : sa performance, sa composition, ses biais sectoriels et géographiques par rapport à l’indice.

Le principal facteur que vous avez à appréhender est l’adéquation du risque avec le scénario macroéconomique arrêté…

On distingue trois niveaux de risques. Un premier niveau a trait au risque de classe d’actifs : actions, obligations, monétaire. Un second niveau est relatif au risque factoriel : géographique, sectoriel, devises.
Enfin à un troisième niveau, entre en jeu le risque lié au stock picking.

Au-delà de la lecture des documents officiels, prospectus et document clé d’information, la sélection définitive d’un fonds implique nécessairement un échange préalable avec les gérants ?

Nous interviewons les gérants des fonds pré sélectionnés afin de bien comprendre leur vue et de s’assurer que celle-ci ne soit pas divergente avec celle de notre comité d’investissement. Le but étant de ne pas nous retrouver dans une situation d’inconfort induite par une mauvaise compréhension du pilotage d’un fonds. Nous devons avoir, pour chaque fonds sélectionné, une excellente compréhension de la manière dont il est géré.

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