Un « manque à gagner » évident…
 
Dans la grande distribution, les statistiques le prouvent, les vols ont progressé de 2.9% en 2011 (baromètre mondial réalisé par le Centre for Retail Research) représentant un manque à gagner estimé à 4.9 milliards d’euros pour les distributeurs français, soit 1.4% du chiffre d’affaires du secteur. Pour lutter contre la démarque inconnue, les distributeurs ont investi 1.37 milliard d’euros en équipements et personnels de sécurité (contre 1,35 milliard d’euros en 2010). Cependant, les entreprises ne sont pas les seules touchées par ce phénomène.
 
Du côté des particuliers, « le manque à gagner » est représenté par la recrudescence des cambriolages et les citoyens font désormais appel aux sociétés de sécurité pour préparer sereinement leurs départs en vacances. Il faut savoir qu’en France, un cambriolage se produit toutes les 10 secondes. Par conséquent, de plus en plus de personnes n’hésitent plus à installer des alarmes, coffres-forts, caméras de surveillance ou autres portes blindées. Il est à noter que statistiquement  95% des malfrats prennent la fuite en cas de déclenchement d’une alarme (source Ministère de l’Intérieur). Ces malfrats sont principalement attirés par l’or présent dans les habitations, qui sera facilement échangeable contre quelques billets dans l’une des nombreuses boutiques de rachats d’or ayant pignon sur rue.
 
…mais à qui profite le crime ?
 
Au niveau mondial, il existe de nombreuses sociétés axées sur la sécurité mais le marché est dominé par trois grandes entreprises :
 
G4S (GFS),  société anglaise cotée sur le FTSE 100, est le leader mondial des solutions de sécurité et devrait réaliser un chiffre d’affaires de 8,1 milliards d’euros en 2012 (source Thomson Reuters). La société qui a remporté le contrat pour assurer la sécurité lors des JO de Londres, s’est malheureusement "brûlée" avec la flamme olympique puisqu’elle n’a pas réussi à fournir le personnel initialement prévu, obligeant Londres à mobiliser 3.500 militaires supplémentaires pour sécuriser les sites olympiques.

Le rival suédois Securitas (SECUB), capitalisant 2.5 milliards d’euros pour 8 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2012 a réalisé 19 acquisitions depuis sa création et dégage aujourd’hui une marge opérationnelle de 5.3%. Le concurrent espagnol Prosegur (PSG), prévoit de réaliser 3,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires et se valorise actuellement 14x ses bénéfices 2012.
 
Depuis 5 ans, ces mastodontes européens de la sécurité surperforment très nettement l’indice Euro Stoxx 50 (graphique ci-dessous). Le secteur a été peu impacté par la crise de 2009 puisque les entreprises, les collectivités locales et les particuliers ne lésinent pas sur les dépenses pour combattre le fléau de la criminalité. Avec son lot d’actualités quotidiennes et une insécurité persistante, le marché de la sécurité a encore de beaux jours devant lui.
 
Performances des principaux titres du secteur et de l’Euro Stoxx 50 depuis 5 ans (Bloomberg)



en vert : l’indice Euro Stoxx 50 (SX5E)
en jaune : l’action Prosegur (PSG)
en blanc : l’action Securitas (SECUB)
en rose : l’action G4S (GFS)