(Actualisé avec perquisitions)

MADRID, 15 septembre (Reuters) - La Catalogne a appelé vendredi le gouvernement espagnol à renouer le dialogue et à mettre fin à son "offensive répressive sans précédent" pour empêcher la tenue d'un référendum d'autodétermination dans la province le 1er octobre.

Le président de la Catalogne, Carles Puigdemont, et la maire de Barcelone, Ada Colau, ont écrit au président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, et au roi Felipe pour appeler "au dialogue politique, basé sur la légitimité que nous avons tous, pour rendre possible quelque chose qui n'a jamais été un problème ni même un crime en démocratie : écouter la voix du peuple".

Le gouvernement espagnol a dit n'avoir reçu aucun courrier.

"Le gouvernement n'écarte aucune option", a déclaré son porte-parole Inigo Mendez de Vigo. "Nous agissons avec fermeté pour garantir les droits et les libertés de chacun et nous réagirons à ce que feront les sécessionnistes", a-t-il ajouté.

Madrid juge la consultation illégale. Ses promoteurs ignorent les appels du pouvoir central et ont lancé jeudi la campagne officielle.

La police est intervenue à Vitoria-Gasteiz, au Pays basque, pour interrompre un meeting organisé par le petit parti indépendantiste catalan CUP. Des perquisitions ont par ailleurs été effectuées ces derniers jours dans des imprimeries et les locaux de plusieurs journaux. Les forces de l'ordre sont à la recherche des bulletins et des urnes qui doivent utilisés le 1er octobre. Selon Carles Puigdemont, de plus 6.000 de ces urnes sont en lieu sûr et prêtes à être déployées.

"A ce stade, nous n'avons aucune idée de l'endroit où elles se trouvent", a déclaré un responsable syndical de la police.

Le gouvernement espagnol a également pris vendredi une mesure visant à accroître le contrôle des finances de la Catalogne, pour éviter que de l'argent public ne serve à organiser le référendum.

"Ces mesures visent à garantir qu'aucun euro ne servira à financer des actes illégaux", a déclaré le ministre du Budget, Cristobal Montoro. Elles resteront en vigueur aussi longtemps que cette situation "exceptionnelle" durera, a-t-il ajouté. (Jésus Aguado, Paul Day, Blanca Rodriguez, Raquel Castillo et Isla Binnie, Gilles Trequesser, Jean-Stéphane Brosse et Jean-Philippe Lefief pour le service français)