(Actualisé avec propos de Rajoy, et détails, édité)

BARCELONE, 20 septembre (Reuters) - Le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a de nouveau invité les dirigeants catalans à renoncer au référendum d'autodétermination qu'ils veulent organiser le 1er octobre, rappelant que ce projet allait à l'encontre de la Constitution.

"N'allez pas plus loin. Revenez à la loi et à la démocratie. Ce référendum est une chimère", a-t-il dit lors d'une allocution télévisée mercredi soir.

Le projet de référendum défendu par les indépendantistes a provoqué de nouvelles et vives tensions mercredi entre Barcelone et Madrid après l'arrestation du secrétaire d'Etat à l'Economie du gouvernement autonome de Catalogne, Josep María Jové, lors d'opérations de police menées par la Garde civile.

Selon la journal La Vanguardia, une douzaine de hauts responsables du gouvernement régional ont été arrêtés, ce que l'exécutif régional n'a pas confirmé.

Le président de la Generalitat, Carles Puigdemont, a condamné l'attitude "antidémocratique" et "totalitaire" du pouvoir central à Madrid et appelé les Catalans à défendre la démocratie face à un "régime répressif" en participant en masse au référendum du 1er octobre.

Agitant des drapeaux catalans, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant le siège du gouvernement régional à Barcelone aux cris de "Les forces d'occupation dehors" et "Où est l'Europe ?".

La police a mené une série de perquisitions dans plusieurs départements de l'exécutif autonome, dont les ministères de l'Economie, de l'Intérieur et des Affaires étrangères, ainsi qu'aux sièges du Trésor et du Centre des télécommunications et des technologies de l'information.

Josep María Jové est l'adjoint d'Oriol Junqueras, vice-président et conseiller à l'économie et aux finances de la Généralité de Catalogne.

Pour Carles Puigdemont, qui a aussitôt convoqué une réunion gouvernementale d'urgence, "l'Etat espagnol a de facto suspendu l'autonomie en Catalogne et appliqué de facto un état d'urgence".

A Madrid, Mariano Rajoy a déclaré devant le Congrès des députés que les policiers avaient agi sur décision d'un juge. afin de garantir le respect de la loi.

"Le gouvernement fait ce qu'il doit faire, il s'acquitte de ses obligations et continuera à le faire", a-t-il ajouté.

La tension ne cesse de monter entre le gouvernement central et l'exécutif autonome catalan à l'approche du référendum que la Généralité veut organiser malgré l'interdiction de Madrid.

La police nationale a saisi mardi 45.000 enveloppes que le gouvernement régional était sur le point d'envoyer pour informer les électeurs du déroulement de la consultation.

La loi adoptée par le Parlement de Catalogne pour la tenue de ce référendum a été suspendue par la Cour constitutionnelle du pays, saisie par le gouvernement Rajoy.

Dans deux arrêts rendus le 12 septembre, la Cour juge que les textes approuvés au début du mois par le parlement catalan sont contraires à la Constitution de 1978. (Sam Edwards, avec Raquel Castillo à Madrid, Henri-Pierre André et Gilles Trequesser pour le service français)