Le traditionnel "trading update" publié ce matin par Richemont avant son assemblée générale a semé le trouble au sein du secteur luxe. L'action du groupe suisse perd 3,71% à 84,35 francs suisses tandis que ses rivaux, LVMH et Kering, reculent respectivement de 0,33% et 0,56%. Les ventes du groupe suisse n'ont progressé que de 1% (+4% à change constant) durant la période de cinq mois achevée fin août. Le consensus Bloomberg tablait sur +6% à change constant. Les investisseurs s'inquiètent du net ralentissement de l'activité en Asie Pacifique, principale source de profit du secteur.


A change constant, l'activité en Asie-Pacifique est restée stable durant la période, pénalisée par le recul des ventes en Grande Chine (Chine, plus Macao et Hong Kong), a indiqué le groupe. La situation s'est nettement dégradée à Hong Kong (17% des ventes et premier marché du groupe). Heureusement, le marché zone euro/Moyen-Orient a résisté (+6% à change constant) grâce au tourisme en Europe et une croissance à deux chiffres au Moyen-Orient. Enfin, la zone Amériques (+12% à change constant) est restée la plus dynamique.

Par métier, les Maisons de Joaillerie (Cartier, Van Cleef & Arpels) ont marqué le pas avec une croissance de 2% à change constant contre un consensus de +8%. Les Montres ont également déçu (+4% contre un consensus de +7%). Enfin, la performance des autres métiers (Chloé, Lancel, Net-a-porter,...) est ressortie en ligne avec les attentes (+6%).

Plusieurs analystes ont marqué leur déception vis-à-vis de cette publication. Aurel a réduit son objectif de cours sur la valeur tout maintenant sa recommandation Conserver. La récente dégradation des conditions de marché en Europe et à Hong Kong, combinée au manque de visibilité sur le timing et l'ampleur du rebond à attendre dans les montres haut de gamme en Grande Chine (attentisme des distributeurs dans un environnement peu porteur), ont conduit le broker à réduire de 5% en moyenne ses estimations de bénéfice par action.

(P-J.L)