Les banques centrales européennes disposent des instruments macroprudentiels nécessaires pour remédier aux excès du cycle financier, ajoute François Villeroy de Galhau.

"Les banques françaises sont (...) deux fois plus solides qu'elles ne l'étaient en 2007, avec un ratio de capital porté de 6 à 12% de leurs risques pondérés", dit-il.

"Quand on compare les QE menés de part et d'autre de l'Atlantique, leurs effets sont à peu près comparables en termes d'inflation et de croissance. Par ailleurs, la volatilité des marchés boursiers est aujourd'hui excessive, face aux fondamentaux de l'économie réelle", ajoute-t-il.

"Nous surveillons les choses de très près", et "tant au niveau de la zone euro qu'en France (...) ce cycle financier n'est pas au-dessus de sa moyenne historique", juge-t-il.

"Si nécessaire, nous aurions des moyens dits 'macroprudentiels' pour remédier aux excès, en imposant par exemple des limites aux achats immobiliers finançables par crédit", explique le gouverneur de la Banque de France.

A la question de savoir si la Banque centrale européenne (BCE) peut aller encore plus loin dans la politique de taux d'intérêt négatifs, il relève que "l'expérience récente (...) a appris que le zéro n'est pas une limite pour les taux directeurs des banques centrales."

"Les banques centrales (...) ont à leur disposition toute une palette d'instruments de politique monétaire: les taux négatifs, mais aussi les achats de titres avec le QE, ou la 'forward guidance' qui éclaire les taux futurs. Nous en faisons usage, comme c'est notre devoir", justifie François Villeroy de Galhau.

(Sophie Louet, édité par Patrick Vignal)