L'indice Markit des directeurs d'achats (PMI) composite en version flash, qui suit les évolutions de l'industrie et des services, est ressorti à 54,0 contre 52,8 en juin.

Le secteur des services a réalisé une performance mensuelle supérieure à toutes les estimations des 39 économistes interrogés par Reuters, alors que le secteur manufacturier a également affiché une croissance meilleure que prévu.

Markit précise que ces données suggèrent une croissance trimestrielle en zone euro de 0,4% si le rythme est maintenu proche de son niveau actuel en août et en septembre.

"On constate une expansion très encourageante dans le secteur des services, avec une croissance en Allemagne à son rythme le plus élevé en trois ans et même un retour à une croissance modeste des entreprises françaises", dit Chris Williamson, économiste en chef chez Markit.

Le reste de la zone euro a performé encore mieux, avec la plus forte croissance de l'indice d'activité depuis août 2007 et une croissance du même ordre des nouveaux contrats. L'indice PMI des services a atteint 54,4 en juillet, son plus haut niveau depuis mai 2011, contre 52,8 en juin et 52,7 attendu.

Mais les entreprises de services de la zone euro ont baissé leurs prix pour le 31e mois d'affilée. Le sous-indice des prix à la production est ainsi passé de 49,2 en juin à 48,3 ce mois-ci, en dépit de la hausse des coûts des matières premières.

Avec une inflation bloquée à 0,5% en juin, nettement dans la "zone de danger" de la Banque centrale européenne (BCE), la menace de déflation reste un défi majeur pour les responsables de la politique monétaire de la zone.

"Il y a tellement de capacité inutilisée que la déflation reste un risque important pour le moment", estime Chris Williamson. "Les entreprises ne peuvent tout simplement pas répercuter les hausses de coûts sur le consommateur à ce stade."

Les créations d'emplois restent problématiques, les entreprises ayant à peine embauché ce mois-ci. Le sous-indice de l'emploi dans les services a stagné à 50,9 en juillet.

La conjoncture est en outre moins encourageante dans le secteur manufacturier où le rythme de croissance est resté faible, avec une détérioration des conditions dans les usines françaises et une légère amélioration en Allemagne.

L'indice manufacturier s'est inscrit à 51,9 ce mois-ci contre 51,8 en juin et un consensus de 51,7. L'indice de la production dans le secteur, qui entre dans le calcul de l'indice PMI composite, a légèrement reculé, de 53,0 à 52,8.

A la question de savoir pourquoi l'industrie est à la traîne par rapport aux services, Chris Williamson a répondu : "(Ce retard) reflète probablement des inquiétudes géopolitiques, notamment les troubles en Ukraine. Cela commence à être de plus en plus présent dans les réponses à l'enquête".

(Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Sumanta Dey