Aristophil: le plus célèbre des marchands de manuscrits soupçonné d'escroquerie à 700 millions http://t.co/cPQeocyVnD pic.twitter.com/LUjj7cCsZ7
— France Info (@franceinfo) December 1, 2014
Avant tout, rappelons en cette période de fêtes que le Père Noël n’existe pas : il n’existe pas de rendement élevé sans risque élevé. Un investissement vous garantissant un rendement fixe est souvent suspect, d’autant plus si ledit rendement est largement supérieur aux taux des placements traditionnels.
Il convient ensuite de toujours s’interroger sur la manière dont est valorisé le produit proposé et par qui. Et là semble être tout le problème dans l’affaire Aristophil. Le marché des manuscrits et lettres est un marché restreint, réservé à quelques initiés, sur lequel Aristophil jouerait un rôle bien particulier : en surévaluant largement les biens qu’elle acquiert, la société ferait ainsi monter artificiellement les prix, laissant croire aux investisseurs profanes que le marché des manuscrits est particulièrement porteur. Il n’en serait pourtant rien selon les autres acteurs du marché, notamment pour Frédéric Castaing, expert en autographes et documents historiques, membre depuis 2001 de la Commission consultative des trésors nationaux, pour qui ce marché serait devenu à tort hautement spéculatif. Les manuscrits anciens ont certes de la valeur mais les acquisitions à coup de millions d’euros dont la société Aristophil est coutumière ne seraient pas justifiées.
Dernière règle de vigilance à adopter : s’interroger sur les conditions de revente du produit. Un produit dont la revente et surtout le prix de revente sont garantis doit amener l’investisseur potentiel à être méfiant. Qui peut en effet se targuer de connaître l’avenir des marchés, quels qu’ils soient, et affirmer avec certitude que tel produit connaîtra une plus-value de quinze pour cent en deux ans ?
Espérons, pour les investisseurs d’Aristophil, que toute cette affaire, ne soit qu’un malentendu.