par Erika Solomon

BEYROUTH, 25 décembre (Reuters) - Lakhdar Brahimi, émissaire de l'Onu et de la Ligue arabe pour la paix en Syrie, a rencontré mardi des opposants tolérés par le président Bachar al Assad, et restera à Damas jusqu'à la fin de la semaine.

Les opposants rencontrés mardi par le diplomate algérien ne sont reconnus ni par les rebelles armés sur le terrain, ni par la Coalition nationale syrienne (CNS), principalement basée à l'étranger, qui regroupe la plus grande partie des adversaires de Bachar al Assad.

Radja Naser, secrétaire général de l'Organe de coordination nationale, l'un des groupes rencontré par Lakhdar Brahimi, a précisé que le médiateur resterait en Syrie jusqu'a dimanche pour se livrer à de nouvelles négociations.

La majorité des opposants à Bachar al Assad, que Lakhdar Brahimi a rencontré lundi, critiquent la volonté de l'émissaire de négocier une transition politique, et son refus d'exiger le départ du président syrien.

La nécessité de mettre fin au conflit syrien, qui dure depuis plus de 21 mois et a tué près de 45.000 personnes, a été mise en avant mardi lors de la bénédiction de Noël "Urbi et Orbi" du pape Benoît XVI. (Voir [ID:nL5E8NP25G)

La télévision d'Etat syrienne a montré des chrétiens en train de fêter Noël dans une grotte où était installée une crèche.

"Il fait froid ici, mais la porte est ouverte à tous les réfugiés", a dit le prêtre qui célébrait la messe. "Malgré la faim, le froid et les privations, nous avons toujours de l'espoir pour la paix et de l'amour pour notre pays."

La communauté chrétienne est restée en retrait du conflit, et le gouvernement de Bachar al Assad compte sur sa neutralité.

Les insurgés syriens ont adressé mardi un message de solidarité à la communauté, malgré des tensions de plus importantes dans la province de Hama, où les rebelles exigent d'accéder dans des villages chrétiens pour en chasser l'armée gouvernementale ou la milice pro-Assad des 'chabiha'.

"Vous êtes nos frères et nos proches, et votre fête est notre fête", a posté sur internet Abou Fayçal, un opposant des environs de Hama. "Nous n'avons pas oublié votre comportement honorable quand vous avez pris soin de nos réfugiés, lorsque l'armée est entrée dans Hama."

Sur le terrain, Abou Nidal, porte-parole du Conseil militaire rebelle de Damas, a affirmé que des insurgés avaient tué un responsable local de la sécurité dans la banlieue de Djaramana. (Julien Dury pour le service français)