LONDRES, 28 janvier (Reuters) - Les médecins légistes qui ont eu à examiner le corps de l'ex-agent secret russe Alexandre Litvinenko, tué par une substance radioactive en 2006 à Londres, ont effectué alors l'autopsie la plus dangereuse jamais réalisée au monde, ont déclaré mercredi des enquêteurs.

Ces médecins ont indiqué aussi qu'ils n'auraient sans doute jamais découvert la cause de son décès si certaines analyses n'avaient pas été effectuées juste avant sa mort. Deux jours avant le décès, Litvinenko avait été testé positif aux rayonnements alpha.

"Ce fut sans doute l'autopsie la plus dangereuse qui ait jamais été pratiquée", a dit l'un des médecins légistes, Benjamin Swift.

L'ancien agent russe, devenu un opposant à Vladimir Poutine, est mort trois semaines après avoir vu du thé contenant du polonium 210, substance qui aurait été administrée par deux Russes, Andreï Lougovoï et Dmitri Kovtoune.

Sa santé s'était rapidement détériorée après la rencontre avec ces deux hommes, le 1er novembre 2006 à l'hôtel Millenium de Londres.

Litvinenko, ont déclaré les enquêteurs, avait assuré aux policiers que le président russe avait personnellement ordonné qu'il soit tué.

Selon sa veuve, cet assassinat visait pour partie à couvrir les liens du Kremlin avec la mafia, que Litvinenko aidait les services de renseignement espagnols à mettre au jour.

La Russie et les deux suspects ont à plusieurs reprises rejeté toute implication dans la mort d'Alexandre Litvinenko. (Michael Holden; Eric Faye pour le service français)