Dans ses premières réactions "à chaud" à la victoire du Brexit en Grande-Bretagne, Lazard Frères estime que "la contagion politique est l'élément le plus à craindre" après cette consultation. "Une contagion politique mettrait sans doute du temps à se concrétiser et il est probable que cette thématique, même si elle ne sera jamais vraiment écartée, soit moins prégnante d’ici quelques semaines. Mais ce scrutin peut aussi jouer le rôle d’un électrochoc pour les dirigeants européens, les amenant à relancer le projet européen", expliquent les gérants.

Sur le plan économique, "c'est essentiellement par les canaux de l'incertitude et de la devise que cet événement va peser sur l'économie réelle. Au Royaume-Uni, l'investissement va sûrement baisser, la consommation va être pénalisée par le renchérissement des importations", explique Lazard.

"Compte tenu du poids des exportations vers le Royaume-Uni dans le PIB de la zone euro (3%), les effets directs sur l'économie de la zone euro seront relativement limités (sans doute autour de 0,3 ou 0,4% du PIB) mais on peut s'interroger sur les effets indirects", note le gestionnaire d'actifs.

Du côté des banques centrales, Lazard juge "probables" des interventions de la Banque nationale suisse alors que le franc va s'apprécier après le référendum au titre de son statut de valeur-refuge. "Concernant la Réserve Fédérale, la probabilité d'une hausse des taux durant les prochaines réunions s'est nettement réduite. La probabilité de nouvelles mesures de la BCE et de la Banque du Japon augmente. C'est particulièrement vrai pour cette dernière dans la mesure où le yen va sans doute s'apprécier assez nettement", ajoute le gérant.