Cette opportunité d’anonymat a très rapidement attiré l’attention des organisations criminelles et le Bitcoin a dernièrement été mis en cause dans différents scandales.

Le plus important étant la fermeture, il y a quelques mois, du site internet SilkRoad, où il était possible d’acheter et de vendre de la drogue mais aussi des armes ou encore des « services de piratage » en toute impunité. SilkRoad aurait généré des ventes s’élevant à 1,2 milliard de dollars pour 80 millions de commissions empochées par le site internet.

Ayant une masse monétaire fixe, les cours se sont envolés du fait de l’arrivée de ces organisations criminelles mais aussi de l’intérêt grandissant du public pour cette monnaie. D’environ 5€ pour un Bitcoin en février 2011 (date ouverture de SilkRoad) les cours ont atteint les 860€ en décembre 2013. Contrairement à une devise physique comme l’euro, le Bitcoin n’est régi par aucune banque centrale et son cours varie grandement, la moindre annonce à son sujet peut faire bouger le cours de la monnaie virtuelle avec d’importantes amplitudes.

Dernier scandale en date : la fermeture du site MtGox et la disparition de 750 000 Bitcoins (6% de la masse totale). Une faille de sécurité connue depuis 2011 permettait de dupliquer une transaction, cette carence avait été corrigée par l’ensemble des sites d’échanges excepté par MtGox. Depuis le 7 Février la plateforme du français Karpeles a interdit tout échange. Les médias mettant en avant une possible attaque du site ; ce dernier ayant été par ailleurs placé en redressement judiciaire ce jour par la justice japonaise.

Actuellement, en proie au doute, le Bitcoin aura surement du mal à survivre à d’autres scandales.

Tant que les gouvernements n’auront pas pris de décisions fermes sur la place à lui donner et sur la régulation des monnaies virtuelles, les cours continueront de jouer au yoyo, cette monnaie ne sera pas adoptée massivement par la population et restera l’attrait des spéculateurs.

Bien que certains aient fait fortune, il reste aujourd’hui très risqué pour les investisseurs de se lancer sur le Bitcoin. Il est urgent que les gouvernements se prononcent sur ce sujet, la régulation pourrait normaliser les échanges et donc apporter une meilleure stabilité au cours du Bitcoin et le faire sortir de son environnement monétaire restreint. L’arrivée de nouveaux intervenants comme le site du distributeur américain Target et le développeur de jeu en ligne Zinga, qui ont décidé d’accepter le Bitcoin, va surement obliger les autorités à accélérer leur intervention. Contraste suprême, une meilleure transparence de cette monnaie virtuelle pourrait lui permettre de devenir un vrai moyen de paiement international.