La forte hausse de la production de pétrole en Amérique du Nord et une croissance économique mondiale morose pourraient inciter les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à réduire leur production lors de leur réunion prévue le 27 novembre, dans le but de juguler la chute de 25% des prix de l'or noir depuis juin.

Mais l'annonce par l'Arabie saoudite d'une hausse de 100.000 barils par jour de sa production en septembre soulève des interrogations sur la volonté du premier exportateur mondial d'agir unilatéralement.

"C'est la panique. La panique et la capitulation. Nous sommes en terrain inconnu", estime Carsten Fritsch, analyste matières premières chez Commerzbank. "La déroute va continuer jusqu'à ce que l'Opep dise: 'ça suffit'."

Le baril de Brent livraison novembre cédait encore 78 cents à 89,27 dollars à 12h15 GMT. Le contrat est auparavant tombé à 88,11 dollars, son plus bas niveau depuis décembre 2010.

Le brut léger américain chutait de 1,11 dollar à 84,67 dollars le baril. Le West Texas Intermediate ou WTI, a touché un plus bas du jour à 83,59 dollars, son plus bas niveau depuis juillet 2012.

Dans son rapport mensuel, l'Opep a également fait état d'une hausse de la production de l'Irak et la Libye, malgré les violences secouant ces deux pays membres de l'organisation. Au total, la production de l'Opep a augmenté de 400.000 bpj en septembre, à 30,47 millions bpj.

La baisse des cours est aussi alimentée par les craintes pesant sur la conjoncture économique mondiale, notamment en Chine et en Europe, alimentées par des statistiques médiocres.

Le fait que l'Iran ait réduit les prix de son pétrole soulève des doutes quant à la volonté de l'Opep de réduire son offre pour stabiliser les prix.

"Ils se battent pour leur part de marché via les prix de vente officiels", estime Olivier Jakob, directeur général de PetroMatrix. "Ils ne montrent vraiment aucun signe, tout comme l'Arabie saoudite, laissant penser qu'ils vont réduire leur production."

(Libby George avec David Sheppard à Londres, Keith Wallis et Florence Tan à Sangapour, Mathilde Gardin pour le service français, édité par Marc Angrand)