Brasilia (awp/afp) - La Banque centrale du Brésil (BCB) a relevé jeudi sa prévision de croissance pour 2017, tout en réduisant celle de l'inflation, en raison de données jugées inattendues pour une économie qui sort timidement d'une récession historique.

Dans son rapport trimestriel sur l'inflation, la BCB a augmenté de 0,5% à 0,7% les prévisions de croissance du PIB pour cette année, l'estimation pour 2018 s'élevant à 2,2%.

"Cette révision positive reflète principalement le PIB du deuxième trimestre, supérieure aux attentes du marché", explique le document.

Certaines "surprises positives" montrent par ailleurs "des perspectives favorables pour la croissance".

En ce qui concerne l'inflation, les prévisions sont de 3,2% en 2017 et 4,3% en 2018. Le précédent rapport, datant du mois de juin, prévoyait 3,8% pour cette année et 4,5% pour l'année prochaine.

Si ces prévisions se confirment, l'inflation serait inférieure à l'objectif officiel de 4,5%, ce qui permettrait de continuer à réduire le taux directeur, passé de 14,25% en octobre à 8,25%.

La prévision du marché est qu'il tombe à 7% d'ici la fin de l'année.

Même si les prix ont baissé en juin pour la première fois depuis 2006, la BCB écarte tout risque de déflation.

La première économie d'Amérique latine a enregistré une hausse de 0,2% de son PIB au 2e trimestre par rapport au premier, malgré les prévisions plus pessimistes des analystes.

Un résultat qui confirme la sortie de la récession, après la progression de 1% au premier trimestre qui avait mis fin à une série noire de huit trimestres consécutifs de recul.

Si la croissance du premier trimestre avait été dopée par l'agriculture, stimulée par de bonnes récoltes (+13%), et les exportations, celle du deuxième trimestre a surtout été tirée par les services (+0,6%) et la consommation des ménages (+1,4%).

Le dernier rapport de la BCB estime que l'agriculture restera un des secteurs les plus dynamiques (prévision de +12,1% contre +9,6% dans le rapport du mois de juin).

En revanche, l'industrie cèderait 0,6% en raison de la baisse d'activité de la construction civile, ce qui entraînerait aussi une baisse des investissement.

Pour la Banque centrale, la reprise économique "dépend de l'évolution des réformes et des ajustements nécessaires pour l'économie".

Les mesures d'austérités réclamées par les marchés, notamment la réforme des retraites, sont hautement impopulaires et leur approbation se voit freinée par les accusations de corruption qui pèsent sur le président Michel Temer et plusieurs ministres de son gouvernement.

afp/rp