L'ampleur de cet effort correspond aux attentes des investisseurs mais nombre d'économistes doutent qu'il soit suffisant pour atteindre l'objectif d'un excédent budgétaire primaire de 1,2% du produit intérieur brut (PIB) en 2015.

L'an dernier, le gel avait été de 44 milliards de reals et il a oscillé les années précédentes entre 40 et 55 milliards.

Réélue en octobre au terme d'un scrutin serré, Dilma Rousseff a alourdi la fiscalité dans de nombreux domaines, des produits cosmétiques aux importations en passant par les revenus financiers, dans l'espoir de restaurer la confiance des investisseurs dans l'économie du Brésil.

Cette dernière a perdu tout dynamisme après une décennie de forte croissance, dont la fin a coïncidé avec l'arrivée au pouvoir de Dilma Rousseff.

En complément des économies budgétaires, le gouvernement a relevé vendredi de 15% à 20% le taux d'imposition sur les bénéfices des banques.

Cet alourdissement de la fiscalité pourrait toutefois contribuer à accentuer la récession attendue cette année.

"Ils sont entre le marteau et l'enclume car ils n'ont pas une grande marge de manoeuvre", remarque Cristian Maggio, responsable marchés émergents chez TD Securities à Londres. "Mais ils savent qu'ils doivent éviter tout nouveau dérapage budgétaire s'ils veulent conserver leur note souveraine."

L'activité économique s'est contractée de 0,2% sur un an au premier trimestre au Brésil et le chômage n'a jamais été aussi élevé depuis quatre ans.

Les économistes prédisent une récession de 1,2% cette année, selon un sondage de la banque centrale publié lundi.

Le gouvernement avait initialement programmé un gel de 60 milliards de reals cette année mais le nouveau ministre des Finances, Joaquim Levy, a plaidé en faveur d'un effort plus prononcé, de l'ordre de 80 milliards, afin de couvrir des dépenses non honorées de 2014.

(Bertrand Boucey pour le service français, édité par Marc Angrand)

par Alonso Soto